Ce mardi 3 décembre, le SPF Santé publique organise, en collaboration avec la plate-forme Biodiversité, la conférence « Dead or Alive : Towards a Sustainable Wildlife Trade », consacrée aux importations illégales de viande (dont la viande de brousse). Ces pratiques peuvent en effet avoir des conséquences tant sur la santé humaine et animale que sur la biodiversité et l’environnement. Plus d’une centaine d’experts réfléchissent ensemble à la mise en œuvre de recommandations pour mettre fin au commerce illégal d’espèces sauvages.

Dans la matinée, les résultats d’études portant sur l’analyse de viandes en provenance d’Afrique sub-saharienne et saisies à l’aéroport de Bruxelles-National, dans des bagages de particuliers, ont été communiqués. Elles révèlent que 38% des échantillons analysés provenaient d’animaux sauvages et un tiers de ces espèces étaient protégées par la CITES (pangolins africains, singes, antilopes, reptiles). L’une de ces études visait notamment la détection de micro-organismes. Outre des bactéries pouvant provoquer des problèmes gastro-entériques, une souche du virus de la peste porcine africaine a été identifiée.  

Suite à ce double constat, des recommandations ont été formulées et seront discutées durant l’après-midi par plus de 100 experts issus d’organisations internationales, des services publics, du secteur du transport aérien, du secteur privé, des ONG actives dans la conservation de la nature, du monde académique et du milieu vétérinaire. Ces recommandations mettent en évidence l’importance de continuer à renforcer la collaboration entre les autorités fédérales compétentes : le SPF Finances (Administration générale des Douanes et Accises), le SPF Santé publique (Direction Générale Environnement) et l’AFSCA (Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire). Une Task Force Interfédérale pourrait ainsi être créée et travailler à la mise en œuvre des recommandations, comme la création de campagnes pour sensibiliser les voyageurs sur les impacts potentiels de l’introduction de viandes de brousse sur la santé des animaux présents sur notre territoire, ainsi que sur les conséquences du commerce illégal d’espèces protégées sur la biodiversité mondiale.

Marie Christine Marghem, ministre fédéral en charge de l’environnement, a déclaré à ce sujet : « le commerce illégal de la viande de brousse nuit à la biodiversité et impacte l'équilibre des forêts tropicales tellement précieuses pour les ressources qu’elles offrent et pour leur rôle dans la lutte contre les dérèglements climatiques. C’est aussi un dossier sur lequel les autorités publiques belges peuvent agir et peser en faveur de la biodiversité ».  

Denis DUCARME, ministre fédéral de l’Agriculture : « Les mesures prises depuis plus d’un an ont jusqu’ici permis de contenir le foyer de peste porcine africaine dans le sud de la province de Luxembourg et, ainsi, de protéger les 6 millions de porcs de la filière. L’introduction de la peste porcine africaine par le biais d’une importation illégale de viande de brousse représente cependant un risque réel. Les recommandations de cette étude permettront d’améliorer encore davantage la collaboration entre les différentes administrations compétentes - les douanes, la DG environnement et l’AFSCA, notamment lors des contrôles menés dans nos ports et aéroports: c’est fondamental ! »

Plus d’infos sur https://www.biodiversity.be/4854

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