Il existe deux types de dates de péremption sur les emballages de produits alimentaires : la date de durabilité minimale (DDM) et la date limite de consommation (DLC). Pour un certain nombre de consommateurs, ces dates prêtent à confusion et beaucoup de denrées alimentaires encore parfaitement consommables sont jetées, ce qui entraine un gaspillage alimentaire important. Selon une étude européenne de 2015, ce gaspillage représente de 15 à 33 % du gaspillage alimentaire qui, globalement, pèse chaque année 88 millions de tonnes dans l'Union Européenne, soit 173 kilos par personne et par an[1]!  Il en résulte une perte financière pour le consommateur et un impact écologique non négligeable. Face à cette problématique, la commission européenne a décidé d’agir.
 

 

DDM et DLC, Comment les différencier ?

La DDM, ou Date de Durabilité Minimale, vise principalement à garantir la qualité de la denrée alimentaire. Lorsqu’elle est dépassée, la denrée peut perdre une partie de sa texture, sa couleur ou son goût, mais elle reste en général consommable, pour autant qu’elle ait été conservée dans des  conditions appropriées, prescrites le cas échéant sur l’étiquette. Avant de consommer la denrée ou de l’utiliser après la DDM, il est toutefois recommandé de faire un contrôle visuel, de sentir ou de goûter afin de détecter un défaut éventuel, par exemple une odeur de moisi ou un goût de rance.  

La DDM est indiquée sur des produits de moyenne ou longue conservation comme le riz, les pâtes, le café, le chocolat ou les biscuits, avec la mention « à consommer de préférence avant … »

La DLC  vise en revanche à protéger la santé publique. Lorsqu’elle est dépassée, le produit ne peut plus être consommé. La DLC est mentionnée sur les étiquettes avec la mention « à consommer jusqu’au … »

Que ce soit pour la DDM ou la DLC, la date n’est applicable que si l’emballage n’a pas été ouvert ou endommagé. Dans ce cas, la denrée alimentaire peut devenir un produit périssable à court terme et la date de conservation indiquée n'est plus d'application.

Ex : le lait UHT peut être conservé pendant des mois à température ambiante lorsque l'emballage est fermé, mais une fois ouvert, il doit être placé dans le frigo et consommé rapidement[1] .

 

La DLC est indiquée sur des aliments microbiologiquement très périssables, qui, de ce fait, sont susceptibles, après une courte période (de l’ordre de quelques jours), de présenter un danger immédiat pour la santé, par exemples des aliments frais préemballés tels que la viande, le poisson, les salades, les plats préparés, etc. pour lesquels il est aussi très important de respecter la chaine du froid.

Enfin, les viandes congelées, les préparations de viandes congelées et les produits non transformés de la pêche congelés doivent indiquer la date de congélation ou de première congélation (si le produit a été congelé à plusieurs reprises).
 

Pistes explorées pour de futurs développements

La Commission européenne, la Belgique et les autres pays de l’Union européenne  sont bien conscients que la mauvaise compréhension de la DDM et de la DLC contribue au gaspillage alimentaire. C’est pourquoi des actions seront prises dans les prochains mois et années au niveau européen pour favoriser la compréhension du datage des denrées alimentaires et les différences entre DDM et DLC par tous les acteurs concernés, améliorer ce datage sur les étiquettes et revoir les règles en vigueur.
 
Pour s’assurer que les mesures n’auront pas d’impact négatif sur la sécurité alimentaire, la Commission européenne a mandaté l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) pour lui fournir un avis scientifique concernant :

  • les facteurs qui, du point de vue microbiologique, contribuent à rendre certains aliments hautement périssables et susceptibles de présenter un danger immédiat pour la santé humaine ;
  • les facteurs qui, du point de vue microbiologique et pour les aliments qui doivent être conservés à des températures contrôlées, contribuent à la perte des propriétés spécifiques de ces aliments sans que cela ne constitue un danger immédiat pour la santé humaine ;
  • la manière avec laquelle ces facteurs doivent être pris en compte par les opérateurs pour décider si une date de durabilité minimale ou une date limite de consommation est pertinente et pour déterminer la durée de conservation et les conditions de conservation requises. 
    La première partie de l’avis de l’EFSA est disponible via ce lien
     
    Dans ce contexte, des matériaux intelligents pourraient également jouer un rôle contre le gaspillage de certains aliments. La recherche est en cours : divers systèmes sont étudiés tels que la coloration plus foncée de l'étiquette lorsque l’aliment est devenu impropre à la consommation, la lecture via un affichage numérique, des feux tricolores, etc.
     

Autres liens utiles

 Pour en savoir plus sur le gaspillage alimentaire

Au sujet de la sécurité alimentaire

 Au sujet de la révision des règles de marquage des dates sur les étiquettes