Récemment, un requin-taupe commun (Lamna nasus) est apparu sur l’étal d’une poissonnerie de Gand. Cette espèce aussi appelée maraîche ou requin marsouin, est protégée par la Convention Internationale sur le Commerce des Espèces Menacées (Convention CITES).  

Dans l'Union, il est interdit de le pêcher et les prises accessoires doivent être remises à la mer si elles sont capturées dans les eaux européennes.

Le requin-taupe vendu en Belgique aurait été pêché en dehors des eaux européennes. L’enquête en cours doit déterminer si les règles légales ont été respectées. En effet, l'espèce est inscrite à l'annexe BII de la CITES, ce qui signifie qu'elle n'est pas en danger d'extinction immédiat, mais que son commerce doit être contrôlé afin d'éviter une utilisation incompatible avec sa survie. Un avis scientifique positif était donc nécessaire afin de délivrer les documents CITES autorisant la vente du requin.

De grande taille, ce requin peut atteindre jusqu’à 3,5 mètres. On peut le trouver en mer du Nord et dans l'océan Atlantique. Sa zone de répartition couvre également l’Australie, l’Afrique du Sud, le Chili et le Brésil. D’une haute valeur commerciale, le requin-taupe est pêché pour sa chair, ses ailerons et son huile. On estime que, chaque année, 100 millions de ces requins seraient pêchés dans le monde. Certaines populations sont en déclin, selon UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).

La fécondité du requin-taupe est faible car il lui faut près d’une dizaine d’années pour parvenir à maturité, de plus , le nombre de jeunes est limité ce qui rend l’espèce particulièrement vulnérable à la surpêche. Sur le plan écologique, le requin-taupe commun est un important prédateur marin, se nourrissant de poissons, de calmars et de petits requins. Cette espèce a un effet stabilisateur important sur la dynamique des populations de poissons et donc sur l'alimentation humaine en provenance de la mer.

Le requin-taupe commun est une espèce sauvage menacée qui mérite d’être protégée. Il ne devrait entrer dans notre alimentation qu’en respectant certaines règles. Pour profiter encore longtemps de la diversité marine, faisons le choix de consommer du poisson issu de pêcheries ou d'élevages durables.  
 

La Convention CITES a pour but d‘organiser le commerce durable des animaux et des plantes sauvages menacées d'extinction, au niveau mondial. Réguler les échanges commerciaux afin de protéger certaines espèces de la surexploitation, nécessite une coopération internationale forte. L'existence d'un tel accord est importante pour assurer la durabilité du commerce et garantir l’avenir de ces ressources.  Aujourd'hui, la CITES offre une protection à plus de 37 000 espèces animales et végétales.