Ce 11 juillet est le “Benzo Awareness Day”.
À l'échelle mondiale, on parle peu de la consommation importante de somnifères et calmants dans les pays occidentaux.
La Belgique figure pourtant dans le peloton de tête. 
 

Selon l'enquête de santé 2018 de Sciensano, 12 % des personnes interrogées avaient pris au moins un somnifère ou un sédatif appartenant au groupe des benzodiazépines et médicaments apparentés au cours des deux semaines précédant l'entretien. Pendant la pandémie de COVID-19 en 2020, cette utilisation a grimpé à 18% de la population (1). La consommation est la plus élevée chez les femmes âgées de 75 ans ou plus ; en 2018, 34 % des femmes de cette tranche d'âge ont déclaré utiliser ces médicaments.
Cependant, il semble y avoir un revirement de situation. Alors qu'en 2016, on comptait encore 1,26 million de doses unitaires de somnifères et de sédatifs délivrées quotidiennement dans les pharmacies publiques belges, ce chiffre a chuté à 1,14 million en 2020 (2).

Effets
La consommation de benzodiazépines (somnifères et calmants)  n’est pas sans risques. Les calmants et les somnifères  peuvent être nécessaires dans certains cas particuliers, à dose minimale et durant un temps limité. Toutefois, les benzodiazépines entrainent une accoutumance et une dépendance après environ 2 semaines de traitement. Ils provoquent aussi de nombreux effets secondaires. Il est donc essentiel de privilégier dès le départ des solutions non médicamenteuses, plus efficaces à long terme : une bonne hygiène de vie, l’apprentissage de la relaxation, une psychothérapie, etc.
 
Usage chronique

La majorité des patients font état d'une consommation sur une trop longue période, selon une étude récente de l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (3). La plupart des patients utilisent des aides au sommeil pendant plus d'un an. Plus d'un patient sur trois présente des signes de dépendance psychologique au traitement. Toutefois, l'enquête a également montré que la plupart des patients est favorable à l'arrêt du traitement.

Les médecins et les pharmaciens sont en première ligne
Les médecins et les pharmaciens jouent un rôle crucial dans la sensibilisation, l’éducation et l’accompagnement des patients qui se plaignent d’insomnie, d’anxiété et/ou de stress ou présentent une dépendance aux benzodiazépines.
Le SPF Santé publique offre plusieurs instruments pour les soutenir.

  • Le site www.somniferesetcalmants-manuelaide.be comprend de nombreux conseils et outils pratiques pour les médecins généralistes et les pharmaciens.
  • Mais aussi des fiches pratiques reprenant, de manière synthétique, les différents points à aborder pour aiguiller les patients vers d’autres alternatives que les benzodiazépines et pour faire face à un patient dépendant. Il y a également des brochures destinées aux patients à commander gratuitement via benzo@health.fgov.be.
  • Le module d’e-learning  accrédité "la consultation benzo" s’adresse principalement aux médecins. Il a été développé pour accroitre les compétences en matière de prise en charge des troubles du sommeil, de l’anxiété ou du stress

 
Plus d’informations sur www.somniferesetcalmants.be

  1. Source : deuxième enquête santé COVID-19 : Premiers résultats. Bruxelles, Belgique;  numéro de dépôt : D/2020/14.440/51. Disponible sur : https://doi.org/10.25608/kd4x-0m92
  2. Source : APB Statistics, chiffres 2020
  3. Source : https://www.afmps.be/fr/news/une_enquete_sur_les_medicaments_contre_les_troubles_du_sommeil_revele_la_necessite_dun