Le 19 décembre, durant la COP Biodiversité à Montréal, la communauté internationale est parvenue à un accord pour un cadre global mondial pour la protection de la biodiversité. Son impact est similaire à celui de l'accord de Paris sur le climat. La lutte de la Belgique pour parvenir à une gestion durable de tous les écosystèmes, avec non seulement 30 % de zones protégées mais aussi en tenant compte des 70 % restants, est ancrée dans ce cadre. Il s'agit maintenant de transformer l’accord en mesures concrètes.

Un nouveau cadre pour la biodiversité 

Cet accord marque le début d’une coopération ambitieuse et coordonnée pour la protection et la restauration de la biodiversité. Les 196 pays s'engagent notamment à protéger d’ici 2030 collectivement 30 % des terres et 30 % de l’océan. Le cadre prévoit également la gestion durable de tous les écosystèmes, pas seulement de ces zones protégées. Elle jette les bases d'une meilleure intégration de la biodiversité dans toutes les activités humaines sur terre et en mer : les pays doivent intégrer la biodiversité dans tous les secteurs et toutes les politiques. Ils doivent également lutter contre la pollution, notamment en réduisant de 50 % l'utilisation des pesticides. En outre, ils doivent aligner les flux financiers sur l'ambition du nouveau cadre et les ressources nécessaires doivent être mobilisées en faveur des pays en développement. L'accord reconnaît également le lien entre les crises du climat et de la biodiversité, et la nécessité de les aborder simultanément.

L’Importance de l'intégration de la biodiversité dans la société

Ines Verleye de la DG Environnement du SPF Santé publique était cheffe de la délégation technique pour la Belgique à Montréal. « Pour la Belgique, il était aussi important d'obtenir un bon résultat pour les 70% de la planète en plus des 30 % de zones protégées. Nous devons éviter que le succès de l'objectif 30x30 ne conduise à une sorte de feu vert pour tout détruire dans les zones restantes ou ne pas prendre en compte la biodiversité dans les activités économiques », souligne-t-elle. « L'accord doit permettre d'intégrer durablement la biodiversité dans la société. Et c'est nécessaire car la biodiversité constitue la base de toute production alimentaire, d'eau potable, d'air pur, de santé mentale mais aussi de santé physique. Il s'agit donc de tout ce dont nous avons besoin en tant qu'humain pour survivre sur cette terre. »

La délégation belge à Montréal, emmenée par Zakia Khattabi, ministre fédérale de l’environnement, avec e.a. différents experts de la DG Environnement du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement - © IISD/ENB | Mike Muzurakis 

Protéger l’océan

Depuis 2019, la Belgique est à la tête de l’alliance Blue Leaders et milite pour une protection qualitative de l’océan. L'adoption de l'objectif 30x30 est une première étape importante. La deuxième étape est la conclusion d’un nouveau traité ambitieux pour la protection de la biodiversité en haute mer (BBNJ), normalement d'ici mars 2023. Ce traité devrait permettre la création de zones marines protégées (parcs nationaux marins).

Prochaines étapes

Il appartient maintenant aux pays de traduire les accords conclus dans leurs plans nationaux pour la biodiversité. Lors de la COP16 en 2024, la communauté internationale se réunira à nouveau pour faire le point sur les progrès accomplis et prendre des mesures supplémentaires si nécessaire.

Zakia Khattabi, ministre fédérale de l'environnement : « L’accord est un « game-changer. Il comprend des éléments en matière de financement, de contrôle et de soutien pour assurer le suivi et garantir la mise en œuvre effective des engagements pris. Tout le monde à la COP a compris que l’on ne pouvait pas scier davantage la branche sur laquelle on est assis. Après tout, cet accord concerne la survie de l'humanité. Nous avons atteint un équilibre indispensable sur lequel nous devons désormais nous appuyer. »

Vincent Van Quickenborne, ministre de la mer du Nord : « Cet accord pour une protection qualitative de 30 % de l’océan d'ici à 2030 est une étape importante pour avoir un impact efficace. L’océan couvre la majeure partie de notre planète et constitue un puissant tampon dans la lutte contre le réchauffement climatique. Seul un océan sain, où la biodiversité peut à nouveau se développer, pourra continuer à remplir son rôle vital. »

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