Vendredi 24 février, 6 trafiquants ont été arrêtés à l’aéroport de Zaventem, en possession de 420.000 civelles (jeunes anguilles). Ce 8 mars,  ces anguilles ont été rendues à la liberté par l’ANB (Agentschap voor Natuur en Bos). L’analyse ADN des échantillons prélevés par les agents du SPF Santé publique a confirmé qu’il s’agissait d’anguilles européennes protégées. Le service CITES du SPF a donc pu procéder à leur confiscation administrative et à leur transfert officiel à l’ANB en vue de leur relâchement dans la nature.  

Les anguilles européennes sont protégées par la Convention CITES sur le commerce durable des espèces menacées. Il existe différentes espèces mais l’anguille européenne est particulièrement prisée des consommateurs asiatiques. Les prix élevés sur le marché noir rendent cette espèce extrêmement vulnérable au commerce illégal.

Civelles © Vilda
 

Les civelles ont été confisquées par les douaniers du SPF Finances et remises à INBO (Instituut voor Natuur- en  Bosonderzoek) qui les a temporairement mises en quarantaine. Les experts et les inspecteurs CITES du SPF Santé publique ont fait réaliser les tests ADN qui ont confirmé que les civelles appartenaient bien à l’espèce européenne, protégée par la CITES. Les jeunes anguilles ont donc été confisquées administrativement par le SPF. C’est l’ANB, l’agence compétente pour cette remise en liberté qui les a relâchées dans plusieurs cours d’eau de la Région flamande.
 

Relâchement des civelles © Vilda
 

L’anguille européenne est signalée comme en situation critique d’extinction sur la liste rouge de l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature). Leur déclin serait dû à une combinaison de facteurs: surpêche, disparition des habitats, pollution des eaux, succession d’obstacles sur leur parcours migratoire, impact du dérèglement climatique sur les courants océaniques, …  

En 2007, l’Union a publié un règlement qui prévoit que chaque État membre élabore un plan de gestion avec des mesures destinées à reconstituer le stock des anguilles européennes. En Belgique, ces mesures concernent notamment la création de zones inondables, la restauration des méandres dans certains cours d’eau ou encore l’adaptation de la gestion des stations de pompage ou des écluses de la côte belge. En dépit de ces mesures, il n’y a toujours pas d’amélioration dans la reconstitution du stock des anguilles européennes. Les scientifiques estiment qu’il faudra plusieurs décennies pour y parvenir, en raison du cycle de vie particulièrement long des anguilles.  

Le relâchement de ces 420.000 civelles dans plusieurs cours d'eau flamands devrait contribuer au repeuplement de l'anguille européenne dans son aire de vie.