Dose Journalière Admissible (ADI) d’aspartame: pas de changement dans la législation selon le SPF Santé publique

Les résultats de l’évaluation de l’impact de l’édulcorant aspartame sur la santé par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) et le JECFA (Comité mixte d’experts OMS/FAO sur les additifs alimentaires) viennent d’être publiés. L’aspartame est un édulcorant largement utilisé dans l’industrie alimentaire (sodas light, yaourts light, sucrettes, chewing-gums…..).
Le SPF Santé publique précise qu'après ces deux évaluations internationales de l'aspartame, il n'y a aucun raison de revoir l'autorisation ou les conditions d'utilisation de l’aspartame. Celles-ci sont réglementées par la Commission européenne, en consultation avec les États membres, y compris les experts du SPF Santé publique. L'EFSA (« European Food Safety Authority » ou Autorité européenne de sécurité des aliments) est la référence en matière d'évaluation des risques dans l'UE. L'évaluation du CIRC ne constitue pas une base juridique pour la législation européenne. Tant que l'EFSA ne révise pas la DJA de l'aspartame, il n'y a aucune raison de modifier la législation.
Le CIRC a classé l’aspartame parmi les substances « potentiellement cancérogènes pour l’homme » (groupe 2B). Pour encadrer cette conclusion, il est important de noter que la classification du CIRC donne plutôt une indication de la cancérogénicité d’une substance. Cette indication ne dit donc rien sur le risque de développer un cancer à un niveau d’exposition donné. Dans le cas présent, l'aspartame a été classé dans le groupe 2B en raison d'une association limitée avec le développement d'un cancer chez l'homme (plus spécifiquement pour le carcinome hépatocellulaire, un type de cancer du foie).
 
Le JECFA utilise une approche différente dans son évaluation. Il examine le risque de développer un cancer à certains niveaux d’exposition. Le JECFA conclut que les preuves ne sont pas convaincantes.  Il conclut en outre que l’aspartame n’est pas génotoxique et qu’aucun mécanisme plausible, susceptible de provoquer un cancer, n’a été trouvé. Le JECFA n’a pas non plus constaté d’effets négatifs sur la santé, autres que le cancer. Le JECFA ne voit donc aucune raison de modifier la dose journalière admissible (DJA) fixée précédemment à 40 mg d’aspartame par kilogramme de poids corporel, par jour. La consommation d’aspartame dans cette limite est donc toujours considérée comme sûre. À titre d’illustration, la teneur maximale autorisée dans l’UE pour l’aspartame est de 600 mg/l, soit environ 200 mg par canette.  La teneur généralement consommée est en réalité nettement inférieure car l’aspartame est, en pratique, combiné à d’autres édulcorants. 

Les conclusions du JECFA rejoignent celles de la nouvelle évaluation de l’aspartame par l’EFSA. Tant l’EFSA en 2013 que le JECFA aujourd’hui confirment la DJA de 40 mg par kilo de poids corporel, par jour. L’exposition ne dépasse pas la DJA et la consommation est donc sûre. L’EFSA poursuit la réévaluation des édulcorants. En ce moment, elle évalue plus précisément le risque du sel d’aspartame-acésulfame et du néotame en tenant compte de toutes les nouvelles connaissances, études et données sur l’aspartame. L’estimation de l’exposition à l’aspartame sera également encore actualisée dans cet avis dans le cadre de la réévaluation du sel double. Dans sa réévaluation des édulcorants, l’EFSA tiendra bien sûr compte des conclusions du CIRC et du JECFA. On ne sait pas encore exactement quand les résultats de cette évaluation seront publiés.

Remarque en marge : la DJA ne s’applique pas aux patients atteints de phénylcétonurie, d’où l’avertissement « Contient une source de phénylalanine » ou « Contient de l’aspartame ».

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