Risque élevé d’illégalité en matière d’espèces de bois de qualité supérieure provenant de l’Amazonie brésilienne : le groupe d’experts européen FLEGT/EUTR (1) souligne la nécessité de prendre des mesures strictes qui limitent les risques.

Le groupe d’experts européen FLEGT/EUTR a conclu que diverses mesures visant à réduire les risques sont nécessaires pour pouvoir commercialiser sur le marché européen le bois importé de l’Amazonie brésilienne. Vous trouverez ladite conclusion en cliquant ici (anglais).

Même si l’abattage illégal ne représente plus le facteur majeur du déboisement au Brésil, (mais bien l’agriculture), diverses sources confirment qu’il demeure toujours un problème d’actualité. Depuis 2010, la situation au Brésil même s’est à nouveau aggravée en raison d’une faible coordination, d’un manque de moyens et de contrôle du respect de la réglementation ainsi que d’une tendance aux pratiques frauduleuses et au blanchiment d’argent.

Un contrôle déficient et inconsistant de l’application de la réglementation au niveau étatique, combiné au piratage informatique, aux contrefaçons et à la fraude, a mis à mal la confiance dans le système électronique de traçabilité (DOF) transféré aux entités fédérées. La fraude pratiquée dans le cadre des plans de gestion des forêts et l’inventorisation des espèces de bois précieux  qui s’y rattache permettent le blanchiment de bois abattu illégalement et provenant souvent de zones protégées. En outre, il existe un lien entre l’abattage illégal de bois et la violence à l’égard de la population locale ainsi que l’esclavage.

On a surtout identifié des espèces de bois précieux (Ipe, Massuranduba, Angelim vermelho, etc.) provenant des États amazoniens du Pará, Mato Grosso et Rondônia et aussi, récemment, de l’État d’Amazonas qui est en grande partie protégé. 

Dans sa conclusion, le groupe d’experts européen FLEGT/EUTR souligne la nécessité de mettre en place diverses mesures visant à limiter les risques en vue de conformer le bois de l’Amazonie brésilienne à l’EUTR.

Le système de diligence raisonnée (due diligence system) doit comprendre en particulier une vérification effective par une partie indépendante, qui contrôle aussi bien la fiabilité en matière de gestion des forêts que l’intégrité de la chaîne d’approvisionnement .

En outre, d’autres mesures supplémentaires peuvent être nécessaires selon la situation : effectuer un (double) contrôle de l’authenticité de la documentation, procéder à une vérification des données satellite, se limiter aux fournisseurs qui utilisent une chaîne d’approvisionnement fermée, etc.

S’il est impossible de prendre les mesures nécessaires limitant les risques dans une certaine région (pour des raisons de violence, refus d’accès aux forêts, etc.) ou s’il s’avère, après la prise de mesures, que le risque n’est toujours pas négligeable, les opérateurs devraient renoncer à la commercialisation du bois concerné. 

(1) Groupe d’experts européen relatif aux réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux (Forest Law Enforcement, Governance and Trade – FLEGT) et au Règlement Bois (EU Timber Regulation – EUTR).