De nombreuses substances chimiques sont présentes dans nos produits quotidiens de consommation tels que l’alimentation, les jouets, les cosmétiques, le textile, etc. Or, certaines de ces substances sont des perturbateurs endocriniens (PE) qui peuvent entraîner des conséquences dommageables sur notre santé et l’environnement, en affectant le système hormonal de notre organisme et celui des espèces animales. Conscients des risques majeurs des PE en termes de santé publique, les ministres belges compétents en la matière, viennent d’adopter le NAPED, le premier plan d’action national pour réduire notre exposition aux perturbateurs endocriniens et limiter leurs conséquences sur notre santé et l’environnement.

En Europe, parmi 120.000 substances chimiques répertoriées par l’agence européenne des produits chimiques (ECHA), une centaine sont déjà identifiées comme perturbateurs endocriniens (PE)  par les autorités. L’augmentation du nombre de substances auxquelles est exposée la population européenne se poursuit. C’est pourquoi la maitrise de ces nouveaux risques, ainsi que la réduction des expositions multiples et répétées aux perturbateurs endocriniens, représentent un enjeu prioritaire de santé publique.

Les premières réflexions sur la problématique en Belgique ont abouti à la publication d’un rapport d’information par le Sénat en mars 2018, puis à l’élaboration du NAPED par un groupe d’experts des administrations compétentes au niveau fédéral, régional et communautaire. Un premier projet de ce plan a d’ailleurs été soumis à la consultation publique entre la fin décembre 2021 et la mi-février 2022. Cette phase a permis au SPF Santé, entité fédérale coordinatrice du NAPED, de recueillir et d’intégrer l’avis des parties prenantes et du grand public dans la version finale du plan, en accord avec les institutions partenaires.

La mise en œuvre du NAPED débutera en 2022 et se terminera fin 2026. Ce plan d’action s’articule autour de 3 axes complémentaires :

  • L’axe « prévention » regroupe les actions de sensibilisation et de formation des différents public-cibles ;
  • L’axe « réglementation » regroupe les actions visant à renforcer le cadre juridique au niveau national et/ou européen pour réduire la présence des PE et mieux protéger les populations vulnérables ;
  • L’axe « recherche scientifique » vise à poursuivre les études sur les PE et à promouvoir de nouvelles méthodes d'identification harmonisées au niveau européen.

L’évaluation finale de ce premier NAPED sera réalisée en 2027. En fonction des résultats, un second plan, intégrant de nouvelles actions adaptées à l’évolution du contexte, pourrait être élaboré.