Les critères microbiologiques font partie des mesures de gestion de risques microbiologiques tels que Salmonella. Ils déterminent combien de micro-organismes ou de toxines une quantité donnée d’un aliment peut contenir à un moment spécifique. Un exemple d’un critère microbiologique est l’absence de la bactérie Salmonella dans 10 grammes de viande hachée au moment de la vente.
Détermination des critères microbiologiques
Comme tout autre type de normes pour denrées alimentaires, les critères microbiologiques doivent être fondés scientifiquement. Pour ce faire, on utilise le concept de l'évaluation des risques. Les principes de ces techniques ainsi que la détermination et l’application de critères microbiologiques sont repris dans le Codex Alimentarius.
Les critères microbiologiques doivent être pratiques et réalisables et doivent permettre de protéger la santé des consommateurs. En outre, ils doivent prendre en considération le mode de consommation final de l’aliment (p.ex. cru ou bien cuit), et donc également les habitudes de consommation locales.
Critères microbiologiques légalement fixés
Les exigences légales figurent dans les textes suivants (mais d’autres critères microbiologiques sont possibles) :
- Version consolidée du Règlement (CE) n° 2073/2005 du 15 novembre 2005 concernant les critères microbiologiques applicables aux denrées alimentaires (EUR-Lex)
- L' arrêté royal du 26 avril 2009 concernant des critères applicables aux denrées alimentaires (.PDF)
Pourquoi appliquer des critères microbiologiques ?
Il existe plusieurs raisons pour appliquer des critères microbiologiques :
- Déterminer l’acceptation d’un aliment ou d’un lot, particulièrement si ses antécédents sont inconnus ;
- Vérifier la performance (d’une partie) d’un système de sécurité alimentaire le long de la chaîne alimentaire, p. ex. les programmes de base de bonnes pratiques et/ou le système d’autocontrôle basé sur l’HACCP ;
- Contrôler l’état microbiologique des aliments par rapport aux critères d’acceptation spécifiés entre les exploitants du secteur alimentaire ;
- Evaluer si les mesures de maîtrise utilisées tel qu’un traitement thermique atteignent les objectifs de sécurité alimentaire (OSA) et/ou les objectifs de performance (OP) ;
- Informer les entreprises du secteur alimentaire sur les teneurs microbiologiques qui devraient être atteintes en appliquant les meilleures pratiques.
Application pratique
Dans le cadre de l’obligation d’autocontrôle, les entreprises alimentaires prélèvent des échantillons de leurs produits et les font analyser dans des laboratoires. Des échantillons peuvent également être prélevés dans l’environnement de production, notamment chez un convoyeur.
S’il s’avère que les produits ou l‘environnement ne répondent pas à tous les critères microbiologiques, l’entreprise concernée doit prendre des mesures correctives, par exemple améliorer l’hygiène de production, sélectionner de meilleures matières premières ou retirer certains produits du marché. Pour les micro-organismes pathogènes, les mauvais résultats d’analyse doivent être signalés à l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire. Vous pouvez consulter son site web pour plus d’informations.
Les exploitants du secteur alimentaire examinent également les tendances dans les résultats des tests. Cela leur permet de prendre des mesures de façon proactive pour corriger des problèmes, et donc d'éviter l’apparition de risques microbiologiques.
Mieux vaut prévenir que guérir
Les critères microbiologiques servent à vérifier les systèmes de sécurité alimentaire appliqués dans les entreprises, mais ne servent pas en soi à prévenir les toxi-infections alimentaires. Toutes les entreprises du secteur alimentaire doivent avant tout appliquer de bonnes pratiques d’hygiène et de production, et le consommateur doit savoir comment consommer ses aliments dans le respect des règles d’hygiène. Vous trouverez quelques conseils pour le consommateur sur cette affiche.
Des évolutions récentes et importantes dans le domaine des critères microbiologiques
Le règlement (UE) 2073/2005 de la Commission concernant les critères microbiologiques applicables aux denrées alimentaires a été récemment modifié afin d'étendre l'un des critères applicables à Listeria monocytogenes.
Initialement, ce règlement exigeait l'absence de L. monocytogenes dans 25 grammes de denrées alimentaires prêtes à consommer (RTE) susceptibles de favoriser le développement de Listeria monocytogenes (et qui ne sont pas destinées aux nourrissons ou à des fins médicales spéciales), avant qu'elles ne quittent le contrôle immédiat de l'exploitant du secteur alimentaire qui les a fabriquées, lorsque celui-ci ne peut pas démontrer que le niveau de L. monocytogenes ne dépassera pas la limite de 100 Unité Formant Colonie par gramme de produit (UFC/g) durant toute la durée de conservation des denrées alimentaires concernées. Toutefois, aucun critère spécifique n'était fixé pour ces denrées alimentaires après qu'elles ont quitté le contrôle direct de l'exploitant de l'entreprise alimentaire productrice.
Le règlement modifié par le règlement (UE) 2024/2895 change cela : à partir du 1er juillet 2026, le critère selon lequel L. monocytogenes ne doit pas être présent dans les denrées alimentaires RTE mentionnées ci-dessus s'appliquera également aux denrées alimentaires présentes sur le marché pendant toute leur durée de conservation.
Plus d’informations
- Codex Alimentarius document “ Principes et directives pour l’établissement et l’application de critères microbiologiques relatifs aux aliments » ” (Codex Alimentarius, CXG 21-1997)
- Commission européenne (en anglais)