Le rayonnement optique (la lumière visible, UV et infrarouge) est biologiquement actif, cela veut dire que des effets biologiques peuvent survenir. En cas d'exposition trop forte ou prolongée, ce rayonnement peut avoir un effet sur la santé. Quels sont ces effets et comment tenir compte des valeurs limites ?
Effets sur la santé
Lumière ultraviolette (UV)
La lumière UV déclenche des réactions chimiques nocives pour la peau et les yeux. C'est pourquoi on dit qu'elle a une action photochimique. Les plus nocives sont les lumières UVB et UVC.
Cet effet photochimique se traduit par une rougeur temporaire de la peau (l'érythème), en cas d’exposition prolongée. Lors d’exposition chronique prolongée, les dommages photochimiques peuvent provoquer le cancer de la peau. Ce sont principalement les rayonnements UVB qui sont responsables de ces effets car la lumière UVC (d’origine solaire) est retenue dans l’atmosphère. Le fonctionnement photochimique de la lumière est moins problématique mais il peut pénétrer plus profondément dans la peau. Etant donné que la lumière UVA atteint des couches plus profondes de la peau (les tissus conjonctifs), elle provoque un vieillissement prématuré de la peau et des rides. Sous l’influence des rayonnements UV, les tissus conjonctifs perdent de leur élasticité.
En ce qui concerne les yeux, l’action photochimique cause une inflammation de la cornée (photokératite, aussi appelée « coup d’arc ») ou de la conjonctive (photoconjonctivite). Les UVA pénètrent aussi plus profondément dans les yeux ; pouvant atteindre le cristallin et pénétrer jusqu’à la rétine chez les enfants. Les lumières UVB et UVC, en revanche, sont arrêtées par la cornée et la conjonctive qui se trouvent à l'extérieur de l'œil (juste devant le cristallin). Le cristallin ne laissant pas passer la lumière UVA, il en absorbe l'énergie, ce qui peut favoriser le développement de la cataracte. Chez les jeunes enfants, le cristallin est plus transparent à la lumière UVA qui peut dès lors pénétrer plus profondément dans l'œil et atteindre ainsi la rétine, provoquant des réactions photochimiques dommageables (cf. risque de la lumière bleue).
Une lumière UVA très intense peut aussi provoquer des lésions thermiques (dues à la chaleur) de la cornée et de la conjonctive. L’intensité lumineuse doit toutefois être particulièrement forte pour provoquer ce type de lésions.
Lumière visible
Risque due à la lumière bleue
La lumière visible est nécessaire pour voir quelque chose. Pourtant, elle peut également déclencher des réactions photochimiques dommageables dans l'œil, en particulier dans la rétine, où elle est captée. On appelle cela une « dommages due à la lumière bleue », parce que c'est la lumière bleue qui y contribue le plus. La lumière bleue se trouve dans le spectre juste à côté de la lumière ultraviolette qui est connue pour son action photochimique et présente aussi des ressemblances avec elle. Les autres couleurs - du bleu profond au jaune - ont une action similaire. Chez le jeune enfant, la lumière UVA peut également provoquer des lésions rétiniennes photochimiques (cf. plus haut "lumière UV").
Les lésions rétiniennes dues à la lumière bleue peuvent se manifester de différentes manières.
- En cas d'exposition intense, une photorétinite (inflammation de la rétine) peut se développer, avec comme conséquence des taches aveugles temporaires ou permanentes. Cela peut se produire, par exemple, en regardant en direction du soleil (regarder une éclipse solaire sans filtre protecteur).
- Une exposition chronique à la lumière bleue peut accélérer certaines affections héréditaires de la rétine (telle que la dystrophie maculaire de Stargardt) et peut contribuer à un vieillissement plus rapide de la rétine, avec perte de l'acuité visuelle comme résultat).
Lésion thermique
Une lumière très intense peut aussi endommager la rétine de l'œil par transformation de la lumière visible en chaleur. Cela provoque une tache aveugle temporaire ou permanente.
Lumière infrarouge (IR)
L'énergie de la lumière infrarouge est transformée en chaleur. Une lumière infrarouge trop intense peut endommager les couches supérieures de l'œil avec comme conséquences une inflammation de la cornée et une cataracte, une maladie professionnelle typique des souffleurs de verre et des fondeurs. Le rayonnement IRA peut, comme la lumière visible, pénétrer profondément dans l'œil et atteindre la rétine, où la chaleur qui s'y développe peut causer une lésion thermique.
La lumière infrarouge intense provoque également des brûlures de la peau.
Valeurs limites
Des valeurs limites aux rayonnements optiques ont été fixées dans la norme EN 62471, harmonisée sous la directive "basse tension". La norme prescrit que le producteur évalue les dangers optiques de son produit et le classe ensuite dans un des groupes de risques (du groupe de risque 0 : "groupe exempt de risque" au groupe de risque 3 : "risque élevé"). Pour les lampes qui appartiennent au groupe de risque 1 et plus, des directives sont données dans le mode d'emploi pour une utilisation sans danger (comme pour certains spots et lampes de poche). La plupart des lampes pour l'éclairage général appartiennent au groupe de risque 0.
Risques non couverts par les valeurs limites
La classification dans la norme 62471 vise surtout à protéger des effets aigus, en d'autres termes des lésions. De tels effets sont les plus probables dans un environnement de travail industriel. Dans le milieu de vie ordinaire, le risque est quasiment inexistant.
Des effets à long terme (cataracte, dommages photochimiques de la rétine) peuvent apparaître en présence d'une intensité de la lumière relativement faible, car, ici, la dose joue un rôle. La protection contre ces effets n’est que partiellement prévue dans la norme. La norme ne tient pas compte non plus des sensibilités pathologiques à la lumière chez certaines personnes. Vous en lirez davantage à la rubrique "Précautions".
Vous pouvez télécharger toutes les informations de cette rubrique dans son ensemble en tant que document PDF (fiche d'information "Lampes et rayonnements").