L’impact sur la santé
La ventilation
Les CO2-mètres
Les systèmes de purification de l’air
La loi du 6 novembre 2022 pour l'amélioration de la qualité de l'air intérieur

L'Impact sur la santé

Quels peuvent être les effets sur la santé d’une mauvaise qualité de l’air intérieur ?

Dans une de ses publications, le Conseil Supérieur de la Santé liste les problèmes de santé, les plus fréquemment signalés, en cas de mauvaise qualité de l’air. 

On y retrouve notamment :

  • les symptômes respiratoires,
  • la fatigue,
  • les allergies,
  • l’irritation des muqueuses,
  • l’irritation des yeux,
  • l’irritation de la peau,
  • les maux de tête,
  • les vertiges.

Des recherches internationales établissent également un lien entre l'exposition à une mauvaise qualité de l'air et un certain nombre de maladies comme :

  • l'asthme (et les symptômes de l'asthme);
  • le cancer du poumon;
  • les maladies cardiovasculaires (MCV);
  • les  infections/symptômes des voies respiratoires supérieures et inférieures ;
  • les  intoxications aiguës.
(IAIAQ, 2011).


La ventilation

Qu’est-ce que la ventilation ? Et pourquoi est-elle importante ? 

La ventilation d’une pièce permet de renouveler en continu l’air qui s’y trouve.

La ventilation naturelle consiste à laisser des portes ou des fenêtres ouvertes pour permettre une circulation d’air à l’intérieur du bâtiment, et le remplacement d’une partie de l’air intérieur par de l’air venant de l’extérieur.

La ventilation mécanique nécessite l’installation d’un système de ventilation qui pulse de l’air extérieur à l’intérieur du local ou du bâtiment, et/ou qui, en parallèle, évacue l’air intérieur vers l’extérieur. Un tel système peut être installé soit dans un local spécifique (WC, par exemple), ou bien à l’échelle de tout un bâtiment (système automatiquement contrôlé).

Qu’elle soit naturelle ou mécanique, la ventilation contribue à diluer les contaminants qui pourraient être présents dans l’air à l’intérieur des bâtiments, qu’il s’agisse de micro-organismes, de bactéries ou de polluants chimiques, comme les particules fines ou les composés organiques volatiles, par exemple.

Quelle est la différence entre la ventilation et l’aération ? 

La ventilation est le processus par lequel de l'air «propre» (normalement de l'air extérieur) est intentionnellement et continument fourni à un espace intérieur, pendant que l'air vicié en est éliminé. Ceci peut être accompli par des moyens naturels ou mécaniques.

L’aération est le processus naturel par lequel l’air intérieur est remplacé par de l’air extérieur lorsque des portes ou des fenêtres sont ouvertes, et ce pendant un courte période de temps.

En quoi le fait de ventiler peut-il freiner la propagation des virus ? 

Lorsque nous respirons, parlons, toussons ou éternuons, nous émettons, dans l’air que nous expirons, un nombre plus ou moins important de petites gouttes d’eau. Lorsque nous sommes infectés par des virus ou des microbes, ces gouttes en sont chargées.

Les gouttes les plus grosses tombent très rapidement sur les surfaces et sur le sol, mais peuvent contaminer les personnes proches, d’où l’importance de respecter une certaine distance physique entre les personnes, de porter un masque et de respecter les gestes barrières.

Les gouttes plus fines ou microgouttelettes restent, en revanche, plusieurs heures en suspension dans l’air : c’est ce qu’on appelle « les aérosols ».

Dans une pièce, ces aérosols se répandent progressivement dans tout l’espace. Leur diffusion est comparable à celle des parfums ou de la fumée de cigarette.

Plus la concentration en aérosols dans une pièce est importante, plus le risque de contamination est élevé.

Grâce à la ventilation, l’air extérieur se mélange avec l’air intérieur chargé en aérosols, ce qui diminue la concentration en aérosols dans l’air de la pièce, et donc le risque de contamination par les bio-polluants (tels que des virus) que ces aérosols sont susceptibles de contenir. Cela permet ainsi de limiter le risque de maladies respiratoires graves.

Existe-t-il des valeurs de seuil au-delà desquelles l’air est dépollué ? 

Il n'existe pas de valeur seuil pour le débit de ventilation, le taux de renouvellement d’air ou la concentration de CO2 au-delà de laquelle on puisse exclure tout risque de contamination, que ce soit par les virus, ou par d’autres types de polluants.

Plus la ventilation est intense et régulière, plus le risque est réduit.

C'est pourquoi il faut s'efforcer d'atteindre, à l'intérieur, une concentration en CO2 comparable à celle de l'air extérieur (soit environ 400 ppm).

Si la concentration en CO2 est inférieure à 900 ppm (ou 500 ppm au-dessus de la concentration extérieure), la pièce est considérée comme bien ventilée.

En pratique, si le débit de ventilation ou de purification est de 40 m³/heure par personne ; un adulte exerçant une activité calme arrive à peu près toujours à ne pas dépasser la valeur de 900 ppm (ou 500 ppm au-dessus de la concentration extérieure).

Ce débit de ventilation ou de purification de l’air correspond aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et est également repris dans le Code du Bien-être au Travail.

Ce débit de ventilation minimal doit être plus élevé dans le cas d’activités intensives, puisque la production de CO2 et la production d’aérosols (et donc la respiration de ces aérosols) sont alors plus importantes. Il doit également être plus élevé si le nombre de personnes présentes augmente, ou si la nature des activités constitue elle-même une source de pollution (par exemple, en produisant des particules fines).

En cette période de prix d’énergie élevés, la ventilation est-elle une bonne idée ?

La consommation d'énergie reste un point d'attention important.  Maintenir une concentration en CO2 dans l’air intérieur inférieure à, par exemple, un seuil de 1 200 ppm, et un débit de ventilation de minimum 25 m³/h ne se traduit pas par une forte augmentation de la consommation À CONDITION d'adapter le débit de ventilation au nombre de personnes présentes dans la salle et/ou en fonction de la concentration en CO2 mesurée.

Du point de vue énergétique, il est intéressant de disposer, si possible, d'un système avec récupération de chaleur et régulation en fonction de la demande. La régulation en fonction de la demande fait en sorte que les débits de ventilation augmentent et diminuent automatiquement selon qu'il y a plus ou moins de personnes présentes dans la salle et donc selon la concentration en CO2 mesurée par le CO2-mètre. Le récupération de chaleur, quant à elle, consiste en l’utilisation d’un échangeur de chaleur intégré au système de ventilation qui peut atteindre une efficacité de 80% ou plus.

Ces concepts ont été expliqués plus en détails lors du Kick- Off de la Plateforme de la qualité de l’air intérieure du 12 octobre 2022.

Existe-il des critères de qualité pour les systèmes de ventilation ?

Il n’existe pas d’exigence technique ou de qualité spécifique pour les systèmes de ventilation. Il est recommandé de faire tester l'installation à la livraison pour vérifier si le débit prévu est atteint.

Dans le cadre de la pandémie de COVID-19, des critères de mise sur le marché ont été déterminés pour les systèmes de purification de l’air mais pas pour les équipements de ventilation mécanique.

Cependant il convient de faire attention à l’acoustique des appareils car il faut éviter de « couper » la ventilation mécanique (ou la purification d’air) dans les salles en raison du bruit jugé excessif. Toutefois, si l’installation devait être coupée, il est important de surveiller la concentration en CO2 afin qu’elle reste aussi faible que possible, et de préférence inférieure aux  limites conseillées (en dessous de 900 ppm si possible et en évitant d’aller au-delà de 1200 ppm). Si la concentration en CO2 dépasse ces seuils, il est alors vivement recommandé de réactiver le système de ventilation à disposition pour limiter le risque de contamination.


Les CO2-mètres

 

Qu’est-ce qu’un CO2-mètre ? Est-ce la même chose qu’un compteur CO2, qu’un appareil de mesure de la qualité de l’air intérieur, qu’un capteur CO2 ?

Un CO2-mètre est un appareil qui mesure la concentration en CO2 dans un espace déterminé.
 
Toutes ces appellations concernent le même type d’appareil, à la distinction près qu’un appareil de mesure de la qualité de l’air intérieur ne se focalise pas uniquement sur la mesure de CO2 mais peut également mesurer d’autres critères de qualité de l’air, comme la concentration en particules fines dans l’air, par exemple.

Pourquoi est-il utile de mesurer le CO2 dans les espaces intérieurs ?

Il est compliqué de mesurer la concentration de particules virales dans l’air. Le CO2, que nous émettons également lorsque nous respirons, est beaucoup plus facile à détecter et à mesurer. La concentration en CO2 dans l’air intérieur dépend notamment du nombre de personnes dans la pièce et de l’activité physique qui y est pratiquée, ainsi que du débit de ventilation effectif.

Mesurer la concentration en CO2 dans l'air constitue un bon indicateur de la qualité de l’air ambiant d’un local clos : une concentration en CO2 élevée montre que la ventilation est insuffisante dans cet espace. Comme l’air expiré par les personnes présentes est chargé d’aérosols (microgoutellettes produites par la respiration) qui peuvent être contaminées par des micro-organismes, des bactéries ou des virus, une concentration en CO2 élevée dans une pièce est donc un indicateur que la qualité de l’air n’y est a priori pas bonne.

Pour conserver une qualité de l’air saine et pour réduire le risque d’être contaminé par des aérosols, il est nécessaire d’aérer et de ventiler de façon à renouveler l’air des espaces clos.

Une concentration élevée en CO2 dans un espace clos ne signifie pas nécessairement que l’air est chargé de virus. Mesurer le niveau de CO2 permet de détecter des seuils de référence à partir desquels il est recommandé de renouveler l’air de la pièce, ou d’activer un appareil de purification de l’air.

Idéalement, le taux de CO2 dans l’air ne doit pas dépasser les 900 ppm (ou au maximum 1 200 ppm). Certaines études scientifiques ont en effet démontré qu’au-delà d’une concentration de 1.000 ppm, le CO2 avait des effets sur les performances de l’être humain (notamment intellectuelles) et qu’il était préférable de rester en dessous de ce seuil.

La concentration naturelle en CO2 de l’air extérieur est en moyenne de 400 ppm. Il faut idéalement se rapprocher de ce seuil dans un espace clos.

Les CO2-mètres mesurent le taux de CO2 d’une pièce. Ils ne font pas office de ventilation ni d’aération.

Quelles sont les exigences légales que doit respecter un  CO2-mètre ?

A partir du 22 mars 2024, des critères conditionnent la mise sur le marché des CO2-mètres dans le cadre de la loi sur les normes de produits. Ces nouveaux critères orientent le marché vers des CO2-mètres plus fiables et assurent un meilleur suivi de la qualité de l’air intérieur. Ils sont énoncés dans l’arrêté royal du 7 février 2024.
Avant de mettre un CO2-mètre sur le marché, le fabricant ou le responsable de la mise sur le marché du CO2-mètre doit faire tester et mesurer ces critères par un laboratoire accrédité.

Tous les CO2-mètres sont-ils concernés ?

Non, seulement les CO2-mètres portables et transportables. Donc les appareils qui peuvent être facilement transportés d'un endroit à l'autre (qu’ils soient conçus spécifiquement pour cela, ou non), et qui peuvent être utilisés pendant le transport.

Cet arrêté royal est-il rétroactif ?

Non, tous les appareils mis sur le marché avant le 22 mars 2024 ne doivent pas remplir ces conditions.

Comment choisir un CO2-mètre ? A quoi dois-je faire attention ?

 

Choisissez et utilisez correctement votre appareil grâce au guide pratique pour le choix, l'installation, l'utilisation et la maintenance des appareils de mesure de la qualité de l'air

Pour choisir un CO2-mètre adéquat et facile à utiliser, nous vous conseillons de tenir compte de certains éléments :

  • Le type d’appareil : Choisissez un capteur qui mesure réellement le CO2 
  • La possibilité d’étalonnage, c’est-à-dire la possibilité de régler le capteur pour compenser les erreurs de mesure qui apparaissent avec le temps : Choisissez un capteur avec étalonnage automatique ou avec étalonnage manuel sur base de la mesure de l’air extérieur. Evitez les appareils qui nécessitent de faire appel à un laboratoire pour être étalonnés.
  • La plage de mesure : Choisissez une plage de mesure allant au moins jusqu’à 2000 ppm et, si possible, jusqu’à 5000 ppm.
  • L’erreur de mesure : Un capteur, comme tout appareil de mesure, comporte une erreur de mesure. Il s’agit de l’écart entre le résultat de la mesure et la valeur réelle. Une erreur maximale inférieure ou égale à 10 % de la mesure jusqu’à 2000 ppm est considérée comme acceptable.

Pour des conseils plus complets, vous pouvez continuer à vous référer aux recommandations fédérales rédigées dans le cadre de la pandémie de Covid-19, sur :

Où est-il préférable d’installer un ou des CO2-mètre(s) ?

Idéalement, l’appareil doit être installé :

  • à un endroit bien visible et central ;
  • à au moins 1,5 m de distance des personnes car l’air qu’elles expirent peut influencer les mesures.

Il ne doit pas être placé :

  • à côté d’une porte, d’une fenêtre ou d’autres ouvertures qui sont ouvertes fréquemment ou pendant de longues périodes ;
  • près de l’amenée d’air du système de ventilation.  

En plus il est conseillé de commencer par contrôler les zones du lieu dans lesquelles la qualité de l’air est a priori la moins bonne, c’est-à-dire dans les coins d’une pièce, près du point d’extraction d’air (si existant), dans les zones où il y a la plus grosse densité de personnes, etc.

Comment savoir si les mesures de mon CO2-mètre sont correctes ?

Faites des tests préliminaires avant d’utiliser votre CO2-mètre.
Placez l’appareil à l’extérieur ou près d’une fenêtre ouverte. La concentration en CO2 à l’extérieur se situe entre 400 et 500 ppm. Cette concentration est plus élevée en ville qu’à la campagne.

  • Si votre appareil mesure une valeur bien en dessous de 400 ppm ou bien au-dessus de 500 ppm signalez-le à la personne responsable du suivi de la qualité de l’air intérieur (direction, conseiller en prévention) ou contactez le fournisseur ou le fabricant.
  • Si votre appareil mesure bien une valeur de l’ordre de 400 à 500 ppm, c’est que votre CO2-mètre est fonctionnel. 

N’oubliez pas d’étalonner régulièrement votre appareil, conformément aux instructions du fabricant.

 

Les systèmes de purification de l’air

 

Qu’est-ce qu’un système de purification de l’air ?

Un système de purification de l’air permet de capter et/ou d’inactiver des polluants (micro-organismes, particules fines, etc) présents dans l’air. Il fournit ainsi un air décontaminé et donc purifié des polluants (comme par exemple des particules fines).

 Il existe deux grandes catégories d’appareils basés sur :  

  • la captation : capture des particules, qui peuvent potentiellement contenir des virus ou des bactéries (filtre HEPA, précipitation électrostatique); 
  • l’inactivation : endommagement de tous les micro-organismes ou de certains d’entre eux dans un flux d'air, de sorte qu'ils ne puissent plus se multiplier ou se propager (ex. UV-C, etc.). 

Pourquoi l’utilisation d’un purificateur d’air est-elle recommandée ?

L’utilisation de systèmes de purification de l’air, en complément de la ventilation et de la limitation des sources de pollution, permet de réduire davantage le risque de contamination. 

Dans certains lieux, il peut être plus facile d’installer un système de purification de l’air car l’installation d’un système de ventilation nécessiterait d'importants travaux de rénovation. Les systèmes de purification de l'air réduisent la présence de certains polluants. Leur utilisation est donc à recommander, afin de déjà fortement améliorer la qualité d’air intérieur, en attendant l’installation ultérieure éventuelle d’un système de ventilation. La purification de l'air est donc une option pour garantir un air intérieur plus sain, en réduisant les polluants présents. 

Si j’utilise un purificateur d’air, dois-je aussi installer un système de ventilation ?

Oui, c’est conseillé.

La purification de l’air ne permet pas d’éliminer tous les polluants présents.
En effet, les purificateurs d’air les plus courants, qui utilisent des filtres pour bloquer physiquement diverses particules de l’air, ne sont pas capables d’arrêter certains polluants tels que les gaz (CO2, COV, odeurs, etc.). D’autres techniques de purification permettraient d’éliminer ces polluants gazeux de l’air, mais leur efficacité et leur innocuité sont parfois controversées.

De plus, l’efficacité d’un purificateur d’air n’est jamais totale. Les systèmes les plus efficaces atteignent des niveaux de l’ordre de 99,5-99,95%, mais il faut aussi tenir compte du fait que l’air dans une pièce n’est jamais complètement mélangé. Il y a toujours une part d’air pollué qui risque de ne pas être traité par le purificateur d’air.

Compléter l’installation par un système de ventilation est donc essentiel pour assurer un renouvellement de l’air, une dilution naturelle des polluants, et ainsi une amélioration de la qualité de l’air intérieur plus économe en énergie qu’en utilisant uniquement de la purification.

Le minimum de ventilation conseillé est fixé à 25 m3/h par personne, tant par la loi du 6 novembre 2022 pour l’amélioration de la qualité de l’air intérieur dans les lieux fermés accessibles au public, que par le CODEX, lorsque les sources de pollution de l’air intérieur sont sous contrôle.

Toutefois, s'il n'est pas (encore) possible d'installer un système de ventilation dans une pièce, ou si la ventilation est insuffisante et qu'il n'est pas évident d'améliorer les installations existantes, la purification de l'air peut bien sûr être utilisée pour améliorer la qualité de l'air intérieur. Dans ces situations, un minimum de 15m3/h d'air purifié par personne est recommandé.

Vous trouverez plus d'informations à ce sujet dans le guide pratique pour le choix d'un système de purification de l'air.

Pourquoi installer un système de purification s’il ne fait pas baisser la concentration en CO2 ?

L’utilisation de ce type d’appareil permet de purifier l’air intérieur et d’améliorer sa qualité. Un air purifié garantit une présence moindre de contaminants biologiques (moisissures, bactéries et virus) et éventuellement aussi chimiques (particules, formaldéhyde qui peut se dégager des meubles ou des revêtements de sol, etc). Voir à ce sujet : Pollution de l’air intérieur : nous y sommes tous exposés !

Aérer, ventiler, purifier et traiter l’air aident à limiter la propagation de ces contaminants comme expliqué dans la courte vidéo du SPF Emploi Ventilez – YouTube

La mesure de la concentration de CO2 est un indicateur de la qualité de l'air. Il y a toujours du CO2 présent dans l'air, mais sa concentration augmente avec la présence de personnes (ou d'autres sources de CO2). En faible concentration, le CO2 n'est pas nocif. Toutefois, quand sa concentration est trop élevée (en raison d'un trop grand nombre de personnes dans une pièce, par exemple), il peut entraîner des troubles physiques (maux de tête, vertiges, fatigue, etc.). La meilleure manière de limiter la concentration en CO2 dans l'air est de bien aérer et ventiler les espaces intérieurs.

Quels sont les systèmes de purification de l’air qui sont autorisés ?

Depuis le 18 mai 2024, des critères conditionnent la mise sur le marché des systèmes de purification de l’air qui éliminent efficacement les aérosols d’un air contaminé ou désactivent les virus présents. Ces critères sont énoncés dans l’arrêté royal du 9 février 2024.

Cette législation permet d’offrir une garantie supplémentaire aux utilisateurs sur la qualité des systèmes de purification de l’air qui luttent contre les virus en aérosol. Grâce à un label de reconnaissance attribué à chaque système de purification de l’air reconnu, les utilisateurs peuvent facilement repérer les appareils dont la haute efficacité contre les virus en aérosol et l’innocuité sont reconnues par le SPF. Une liste de tous les systèmes de purification reconnus est également publiée sur le site du SPF.

Tous les systèmes de purification de l’air qui luttent contre les virus en aérosols sont-ils concernés ?

Non, seulement les systèmes ayant une efficacité équivalente à celle des filtres de classe E12 (99,5%), H13 (99,95%), ou supérieure.

Comment puis-je savoir si un purificateur d’air est reconnu par le SPF ?

Vous pouvez savoir si un système de purification est reconnu par le SPF :

  • en cherchant le pictogramme ci-dessous sur l'emballage de l'appareil et/ou sur le site internet de vente en ligne.
    Retrouvez plus d’informations sur ce pictogramme, le label sur lequel il figure, et le principe du processus de reconnaissance sur le site internet du SPF.
Comment choisir un système de purification de l'air ? 

Le choix d’un système de purification dépend notamment du volume de la pièce, du nombre de personnes présentes, de l’activité qui y est pratiquée, ou encore des sources de pollution spécifiques qui s’y trouvent.

Davantage d’informations sur le choix d’un système de purification de l’air sont disponibles sur le site du SPF.

Est-ce que je suis obligé d’acheter un système de purification de l’air reconnu par le SPF ?

Non, il se s’agit en aucun cas d’une obligation. Nous recommandons toutefois, si vous recherchez spécifiquement un système permettant de lutter contre les maladies virales, de choisir un système labellisé. Ce guide pratique peut vous aider à déterminer quels systèmes de purification de la liste correspondent à vos besoins.   

Les purificateurs d’air utilisés contre la fumée du tabac peuvent-ils aussi être utilisés dans le cadre de la prévention des maladies respiratoires ?

Si le système de purification est adapté pour la fumée de cigarettes, il aura également un effet positif sur les aérosols. Il faut savoir que les particules qui composent la fumée (PM 2.5 ou moins) sont aussi fines que celles des aérosols contenant de pathogènes respiratoires.  C’est pourquoi un purificateur capable de mesurer un CADR de type PM 2.5 ou un débit de type « second hand smoke » (SHS), peut également être utilisé pour prévenir les maladies respiratoires. Il convient donc de lire attentivement la documentation accompagnant l’appareil afin d’en vérifier les niveaux de performance. L’emploi de ces purificateurs est recommandé à condition d’utiliser la valeur CADR (« Clean Air Delivery Rate ») ou le débit d'air purifié mentionnés dans la documentation. Il est à noter aussi que  le CADR n’est garanti que si l’appareil a été bien entretenu.

 

La loi du 6 novembre 2022 pour l’amélioration de la qualité de l’air intérieur 

Quels sont les lieux visés par la loi du 6 novembre 2022  ?

La loi a pour objet d’améliorer la qualité de l’air intérieur dans tous les lieux fermés accessibles au public, c’est-à-dire tous les locaux fermés par des portes ou des parois, et équipés d’un plafond ou d’un plancher, qui ne sont pas limités à la sphère familiale ou purement la sphère professionnelle.

Autrement dit, votre habitation et les salles de réunion au bureau réservées exclusivement aux travailleurs, par exemple, ne sont pas concernées par cette loi.
Cependant, les salles d’attente, les salles d’accueil et tout autre type de salles destinées à recevoir du public sont concernées par cette loi.

A quelles obligations sont soumis ces lieux ?

A ce jour, il n’y a aucune obligation pour les exploitants et les propriétaires des lieux.

Depuis le 1er octobre 2024, tous les responsables de lieux fermés accessibles au public qui le souhaitent peuvent mettre en œuvre la loi sur base volontaire. Ils doivent alors :

  • utiliser au moins un CO2-mètre, pour vérifier le bon équilibre entre le nombre de personnes présentes et la ventilation du lieu. A titre indicatif, une concentration de 900 ppm indique un bon équilibre. Si la concentration augmente, il est conseillé soit d’augmenter la ventilation/aération du lieu, soit de diminuer le taux d’occupation ;
  • identifier les sources de pollution de l’air intérieur (élaborer une analyse de risques) ;
  • si l’analyse de risques le nécessite, mettre en place des alternatives et gérer les risques liés à ces sources de pollution (élaborer un plan d’actions) ;
  • à la demande du public, fournir des informations sur la concentration en CO2 ou les débits d’air dans le lieu.  

Retrouvez plus d’informations sur la mise en œuvre de ces dispositions et sur l’entrée en vigueur des obligations sur la page Cadre légal.

Les niveaux de référence de la qualité de l’air mentionnés dans la loi sont-ils obligatoires ?

Il n’y a pas d’obligation d’atteindre les deux niveaux de référence établis par la loi du 6 novembre 2022 pour évaluer la qualité de l’air intérieur. Ils peuvent toutefois être utilisés comme objectifs par les responsables des lieux quand ils investissent dans des systèmes de ventilation et/ou purification de l’air.

Ces niveaux de références sont exprimés en termes de concentration limite en CO2 dans l’air, ou de débit minimal de ventilation/purification de l’air.

En effet, plus les débits de ventilation sont élevés, plus le renouvellement de l’air est important, et donc plus les concentrations de virus et d'autres polluants dans la pièce seront faibles.
Le CO2 étant expiré par les personnes présentes, il s’accumule dans la pièce si elle n’est pas suffisamment ventilée. La mesure de la concentration en CO2 dans l’air est donc un indicateur du taux de renouvellement de l’air dans la pièce.

Ces niveaux de référence correspondent aux normes en terme de qualité de l’air du Code du bien-être au travail (Codex)Certains lieux, soumis au Codex, sont donc obligés de respecter ces normes.
 

  • Retrouvez plus d’informations sur ces niveaux de référence sur la page Cadre légal.

Un  CO2-mètre par local, est-ce suffisant ?

Il est recommandé d’installer au moins un appareil par local.

Si deux appareils installés dans un même espace à un endroit fréquenté par du public ou susceptible de l’être affichent des concentrations très différentes, ceci peut résulter d’une accumulation d’air vicié à certains endroits ou à un appareil de mesure défectueux.

  • Retrouvez plus d’informations sur le choix, le placement, l’utilisation et l’entretien d’un CO2-mètre dans ce guide pratique.

Qu’est-ce qu’une analyse de risques et un plan d’actions ?

Une analyse des risques est le processus par lequel les aspects des risques sur qualité de l’air sont identifiés.

Il s'agit donc d'examiner les facteurs qui influencent la qualité de l'air intérieur, et notamment : la ventilation de l’espace, la contamination par les personnes présentes et leur activité physique, la contamination par les systèmes ou les matériaux présents, etc.

Un plan d’actions, quant à lui, englobe toutes les actions à prendre, à court, moyen et long terme, afin d’améliorer systématiquement la qualité de l’air intérieur pour chaque activité où l’analyse de risques a détecté le besoin de mesures correctrices.

Le plan d’actions est donc une liste des mesures techniques et/ou organisationnelles, avec pour chacune d’elles le délai prévu pour la réalisation de cette mesure.
 

  • Identifiez les sources de pollution et listez les actions à mettre en place pour gérer ces risques dans l’application gratuite « Analyse de risques & Plan d’actions » ;
  • Consultez le guide pratique pour l’élaboration d’une analyse de risques et d’un plan d’actions, qui vous accompagnera pas à pas dans ces démarches. Ce guide fournit également un support technique à l’utilisation de l’application informatique.


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