Comment les microplastiques se retrouvent-ils dans la nature ? Quel en est l'impact sur notre corps ? Et surtout que pouvons-nous faire pour éviter ou limiter la propagation des microplastiques dans notre environnement ? En réponse à la nouvelle réglementation, le SPF Santé publique lance une campagne sur les microplastiques en collaboration avec le dessinateur et caricaturiste Kim Duchateau. Parce que les microplastiques sont bien plus que des paillettes. 

Avec ses dessins et son œil de caricaturiste, Kim Duchateau parvient à subtilement illustrer comment les microplastiques peuvent se retrouver dans les moules, la bière ou l'eau, et donc aussi dans … nos matières fécales et même dans le placenta. Avec cette campagne, le SPF Santé publique veut attirer l'attention des citoyens sur la problématique des microplastiques et les informer sur les mesures qu'ils peuvent mettre en œuvre pour protéger l'environnement.    

Kim Duchateau est un auteur de bande dessinée, dessinateur de presse et illustrateur flamand largement reconnu. Il a réalisé des bandes dessinées et des dessins humoristiques pour de nombreux journaux et magazines nationaux et étrangers, dont de Morgen, de Standaard, Knack, NRC Handelsblad, Stripglossy, L'Echo des Savanes, De Zondag, VRT NWS et Bruzz. “Enfant, dans les années 1970, j'ai déjà entendu dire que l'industrie détruisait la nature”, explique-t-il. “Je trouve stupéfiant que 50 ans plus tard, rien n'ait changé. Je ne peux qu'espérer que ces dessins rapprocheront un peu plus les gens de la vérité”. 

Pneus et textiles polaires 


Les microplastiques sont des particules de plastique de moins de 5 millimètres qui proviennent principalement de la fragmentation des déchets. La deuxième source principale de microplastiques est l’usure des pneus de voiture : pendant la conduite, le freinage et l'accélération, de petites particules de caoutchouc sont libérées, celles-ci se retrouvent d'abord sur la route, puis dans le sol ou dans l'air, ou alors elles sont entraînées vers la mer via les égouts. 

Les textiles synthétiques, tels que l'acrylique, le nylon et le polyester (utilisés dans les polaires par exemple), sont également une source de microplastiques. Selon les chercheurs, plus de 60 % de nos vêtements sont fabriqués à partir de plastique. Par lavage, nous rejetterions jusqu'à 9 millions de microfibres de plastique dans nos cours d'eau!   


En outre, les microplastiques sont parfois produits spécifiquement pour certaines applications particulières. Par exemple, les billes de plastique destinée à la production de plastiques (sous forme de pellets) sont une source importante de microplastiques. 

Interdiction des paillettes  

La récente mise à jour de la législation européenne sur les produits chimiques REACH vise particulièrement ce dernier groupe. Les microplastiques sont désormais interdits dans toutes les applications où ils sont intentionnellement utilisés ou ajoutés à des mélanges, comme dans les paillettes, les jouets et certaines peintures. Les microbilles dans les gommages sont également interdites. Toutefois, les stocks existants pourront encore être écoulés. Pour certaines applications, un délai est prévu. Par exemple, les microplastiques présents dans certains produits de soins personnels, cosmétiques et détergents seront progressivement interdits. 

Nous mangeons, buvons et respirons du plastique 

Les microplastiques sont peu ou pas biodégradables et finissent inévitablement dans l'environnement, où ils constituent une menace pour les écosystèmes naturels. Les petits organismes marins tels que les poissons, les écrevisses et les crevettes, peuvent confondre les particules de plastique avec de la nourriture ; ils peuvent en être saturés et mourir de malnutrition. Les particules peuvent également avoir des effets négatifs sur le tractus intestinal ou être absorbées par les cellules et pénétrer dans d'autres organes. 
Via la chaîne alimentaire, les particules de plastique aboutissent ensuite dans nos assiettes. Les scientifiques ont déjà découvert des microplastiques dans les moules, les huîtres, le miel, la bière, les fruits, le sel de mer et l'eau du robinet, entre autres. Selon une étude néerlandaise, nous ingérons chaque année plus de 300 000 particules de microplastiques par le biais de notre alimentation, de nos boissons et de notre respiration.  

Rien d’étonnant à ce que des particules de plastique aient été découvertes récemment dans nos poumons et excréments, dans le placenta et le lait maternel, jusqu’à dans notre sang, où elles peuvent avoir des effets nocifs directs et indirects. En effet, les plastiques sont souvent constitués de produits chimiques, tels que des stabilisants ou des retardateurs de flamme.  

État actuel de la science 

À la demande du SPF Santé publique, le Blue Growth Research Lab de l'UGent, sous la direction du professeur Jana Asselman, a produit une note d’information politique donnant un aperçu des connaissances scientifiques actuelles sur les microplastiques et leur impact potentiel sur la santé. “Au niveau cellulaire, les microplastiques peuvent avoir des effets toxiques”, explique le professeur Jana Asselman. “Nous observons principalement des signes de stress oxydatif, des réponses inflammatoires et des dommages à l'ADN cellulaire.” Pourtant, les risques pour la santé humaine liés à l'exposition aux microplastiques restent largement inconnus. Pour savoir si les effets observés au niveau cellulaire peuvent également entraîner un risque accru de maladies telles que le cancer ou l'obésité – et dans quelle mesure – des recherches supplémentaires sont nécessaires. 

​Que pouvez-vous faire vous-même ?      

Les dessins de Kim Duchateau donnent également des conseils sur ce que vous pouvez faire vous-même pour réduire le problème des microplastiques. 

  • Évitez les emballages en plastique et utilisez un sac à provisions, une gourde, une boîte à lunch, etc. réutilisables.   
  • Adoptez un style de conduite écologique. Plus vous conduisez de manière sportive, plus vous consommez de carburant et plus les particules de plastique sont libérées dans la nature. 
  • ​Évitez le dentifrice, les cosmétiques et les autres produits d'hygiène personnelle contenant des microplastiques.  
  • Choisissez des produits d'entretien et de nettoyage portant le label écologique de l'UE, qui ne contiennent certainement pas de microplastiques.  
  • Ne lavez pas les vêtements synthétiques plus souvent que nécessaire. Faites sécher vos vêtements à l'air libre.  
  • ​Évitez les vêtements synthétiques et optez pour des vêtements en matières naturelles comme le lin, le coton ou la laine.   
  • Lavez à basse température (30°). Les températures élevées endommagent certains tissus et libèrent davantage de microfibres.  

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