C’est ce que déclarent les experts belges. Cette annonce fait écho à la publication prochaine du rapport d’évaluation de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Ce réseau d’experts, spécialistes de la biodiversité, est l’équivalent en quelque sorte du GIEC, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du climat. 

Plus de 150 experts provenant de 50 pays différents ont élaboré ce rapport destiné à définir au niveau mondial des politiques et des actions plus efficaces pour lutter contre la perte de biodiversité pour les dix prochaines années. La session plénière de l’IPBES a débuté hier, au siège de l’UNESCO, à Paris. Du 29 avril au 4 mai 2019, les représentants des Etats membres finaliseront le rapport, qui sera publié  le 6 mai prochain.

La biodiversité et les services rendus par la nature jouent un rôle décisif dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les changements climatiques et des Objectifs de Développement Durable établis par les Nations-Unies (SDG’s). La perte de biodiversité peut considérablement entraver la réalisation de ces objectifs.

Le professeur Jean-Pascal van Ypersele (UCLouvain), ancien vice-président du GIEC, le confirme : « C’est un climatologue qui vous le dit: la crise de la biodiversité est au moins aussi grave que celle du climat. Comme le rapport de l’IPBES le confirme magistralement, les changements climatiques sont un facteur de plus en plus important dans l’érosion de la biodiversité. A l’inverse, des écosystèmes en bonne santé peuvent contribuer par exemple à mieux absorber le CO2 atmosphérique ou à prévenir les inondations. Il y a donc tout intérêt à agir de manière coordonnée pour le climat et la biodiversité.»

D’autres experts belges étudient et évaluent l’état de santé de la biodiversité et la manière dont cette dernière répond à ces enjeux fondamentaux. Hilde Eggermont, la coordinatrice de la plate-forme belge sur la biodiversité qui mène la délégation belge à Paris, commente : « Changements climatiques, perte de biodiversité et bien-être humain sont étroitement liés. Les changements climatiques ont de profondes répercussions sur les fonctions et  services écosystémiques (les contributions de la nature à l'homme). La biodiversité peut également être une solution pour s'adapter aux changements climatiques (par la diversité génétique, par exemple) ou pour les réguler. Il est donc impossible de lutter contre la perte de biodiversité sans agir contre les changements climatiques tout comme il est impossible de lutter contre les changements climatiques sans agir contre la perte de biodiversité. »

Ines Verleye de la DG Environnement du SPF Santé publique mène la délégation belge lors des réunions de travail et des sessions plénières organisées dans le cadre de la Convention sur Diversité Biologique (« COP Biodiversité »). Ines Verleye dresse ce constat : « Alors que l'urgence du problème climatique commence à être reconnue, c'est encore trop peu le cas pour la crise de la biodiversité. Pourtant la préservation de la biodiversité est toute aussi urgente et vitale pour notre survie sur cette planète. Perte de biodiversité et changements climatiques se renforcent mutuellement. Ils doivent absolument être traités simultanément et de manière cohérente en raison de leurs effets cumulés et de la menace qu’ils représentent. » 

Pour en savoir plus sur l’IPBES et sur les travaux de la session plénière de Paris, consultez le site web www.ipbes.net qui rassemble toute l’information utile pour les journalistes.