Le 5 décembre, le service Milieu marin du SPF Santé publique a organisé une journée d’étude sur la restauration de la nature dans la partie belge de la mer du Nord. Les scientifiques, les parties prenantes et l’administration publique ont discuté de la situation dans le domaine des mesures de restauration de la nature et de protection des fonds marins, ainsi que des goulots d’étranglement qui existent encore lors de la mise en œuvre de grands projets de restauration de la nature.
Bruges a constitué le cadre de cette journée d’étude conçue comme la suite de l’événement de lancement « Restauration de la Nature » qui a eu lieu en mai 2022 à Ostende. À cette occasion, l’accent a été mis sur les trois habitats identifiés comme prioritaires pour les mesures de restauration de la nature : les bancs de graviers, les bancs d’huîtres et les bancs de vers tubicoles. Cette fois, l’attention s’est concentrée sur la mise en œuvre concrète de la protection et de la restauration de cette nature précieuse. Près de 100 représentants de divers secteurs ont assisté à l’événement.
Que se passe-t-il déjà pour la restauration de la nature ?
La première partie de la journée d’étude a porté sur l’état actuel de la restauration de la nature dans notre mer, avec une introduction du service Milieu marin. Il est rapidement apparu que la reconstruction des parcs à huîtres jouerait un rôle central dans la mise en œuvre concrète de la politique de restauration de la nature. Dans le cadre de LIFE-B4B, un appel d’offres a déjà été lancé pour la mise en place d’un projet pilote de restauration des bancs d’huîtres.
Il y a à peine un siècle, une grande partie du fond de la mer du Nord était occupée par des bancs d’huîtres, qui jouaient un rôle important d’abri et de source de nourriture pour d’autres espèces marines. Les huîtres sont également des filtreurs qui, lorsqu’elles se nourrissent, absorbent également des particules polluantes comme l’azote, purifiant ainsi l’eau. Mais aujourd’hui, on ne trouve pratiquement plus d’huîtres dans la mer du Nord belge.
Une attention particulière a été accordée au projet UNITED de l’Université de Gand, qui a mené des recherches approfondies sur l’interaction entre l’aquaculture et la restauration des huîtres plates en Belgique, et le public a eu un aperçu des activités néerlandaises concernant la restauration de la nature en mer du Nord.
Mesures pour protéger les fonds marins
Les mesures de protection des fonds marins étaient au cœur de la deuxième partie de l’événement. Sur la base de recherches scientifiques et en consultation avec tous les acteurs concernés, les zones les plus précieuses pour la biodiversité ont été identifiées ces derniers mois, au sein desquelles des mesures de protection des fonds marins ont été proposées. « Un accord avec nos pays voisins sur ces mesures est crucial et nous visons à ce qu’un tel accord soit ratifié par l’Europe en 2024 », a déclaré le ministre de la Mer du Nord, Paul Van Tigchelt, dans un message vidéo.
Financer la restauration de la nature
La troisième et dernière session de la journée était organisée par De Blauwe Cluster, un partenariat d’organisations innovantes qui s’efforcent de parvenir à une économie bleue durable. Ils se sont concentrés sur les éventuels obstacles au déploiement à grande échelle de projets de restauration de la nature. Trois présentations ont porté sur le financement de la restauration de la nature, l’attrait d’investir dans la régénération marine et la manière dont l’aquaculture et la restauration de la nature peuvent aller de pair. Lors d’une table ronde interactive, le public pouvait soumettre ses questions aux experts présents.
« La biodiversité de notre mer du Nord est soumise à une forte pression en raison de nombreuses activités humaines et du changement climatique », explique Yana Deschutter du service Milieu marin. « Le gouvernement prend des mesures pour protéger et restaurer la nature en mer, mais il est important de toujours impliquer toutes les parties prenantes et de continuer à informer le grand public sur l’état de notre nature et les actions que nous pouvons entreprendre. C’est à cela que sert une journée d’étude comme celle d’aujourd’hui. »
Consultez les présentations :
- Vision sur la restauration de la nature dans la partie belge de la mer du Nord (NL) — Yana Deschutter, service Milieu marin
- Oyster restoration in the Belgian part of the North Sea (ENG) – Annelies Declercq, Université de Gand
- Nature Enhancement in the Dutch North Sea (ENG) – Serena Rivero, Stichting De Noordzee
- Proposition de délimitation de zones pour protéger l’intégrité des fonds marins (NL) — Yana Deschutter, service Milieu marien
- Bottlenecks to rapid and large-scale rollout of nature restoration projects (ENG) – Marijn Rabaut en Kristien Veys, De Blauwe Cluster
- How can we mobilize funding to Nature? (ENG) – Kristof Eggermont, Econopolis
- Marine Regeneration as a Smart Investment Opportunity (ENG) – George Birch, Oyster Heaven
- Towards restorative aquaculture of flat oysters in northern Europe (ENG) – Brecht Stechele, Université de Gand
Plus d’infos :
Restaurer la nature dans notre mer du Nord