Les parcs éoliens offshore sont importants pour notre approvisionnement en énergie. Les éoliennes actuelles situées en mer du Nord belge fournissent de l'énergie à 2 millions de ménages belges. Grâce à la zone Princesse Élisabeth, cette part sera majorée et l'ensemble des familles belges pourront bénéficier de l’énergie verte provenant de la mer du Nord. En effet, dans le plan d’aménagement des espaces marins 2020-2026, trois zones supplémentaires (appelées ensemble la zone Princesse Élisabeth) ont été désignées pour les énergies renouvelables. Deux d’entre elles sont situées au sein ou contre une zone Natura 2000, dans laquelle la biodiversité présente nécessite une protection supplémentaire. Il est essentiel, également lors du développement de parcs éoliens dans ces zones de maintenir, voire même de renforcer cette protection autant que possible. Par le biais de 25 études distinctes actuellement en cours, le projet EDEN2000 entend apporter une réponse à la question de savoir sous quelles conditions nous pourrons réaliser cela. Ces études seront intégrées dans la procédure d’appel d’offres qui sera lancée l’année prochaine. 
 
La partie belge de la mer du Nord comprend 37 % de zones naturelles. La plupart des zones supplémentaires pour les parcs éoliens sont situées dans la zone Natura 2000 "Vlaamse Banken". Cette zone est désignée pour protéger les bancs de sable et les lits de gravier peu profonds. Les lits de gravier non perturbés, par exemple, constituent des refuges uniques pour des espèces gravement menacées telles que l’alcyon et la chaline. La Belgique veut s’assurer que ces zones naturelles ne seront pas affectées par la construction d'éoliennes et maintenir, voire dans la mesure du possible renforcer, leur protection.
 
EDEN2000 : un programme d’études en plusieurs parties
 
Pour construire ces parcs éoliens, il faut non seulement disposer d’un permis environnemental mais également d’une autorisation Natura 2000 complémentaire. Cette autorisation a pour objectif de vérifier si le projet en mer aura ou non des effets significatifs sur les espèces et les habitats à protéger.

La partie belge de la mer du Nord fait l’objet d’études approfondies depuis longtemps. En effet, au travers du projet Winmon.be, l’état de l’environnement marin dans les premiers parcs offshore fait l’objet d’un suivi, démarche qui a permis d’accumuler de nombreuses connaissances. Toutefois, nombre de lacunes subsistent encore dans ces connaissances scientifiques sur l’impact des parcs éoliens sur la nature. Ces lacunes concernent tant les connaissances permettant d’éviter les effets négatifs que celles permettant de renforcer les effets positifs.

Le projet EDEN2000, Exploring options for a nature-proof Development of offshore wind farms inside a Natura 2000 area, par le biais de 25 études, devrait donc apporter une réponse à la question de savoir sous quelles conditions nous pourrons réaliser les parcs éoliens dans les zones naturelles. Il s’agit, entre autres de cartographier les lits de gravier, l’impact sur l’habitat, les effets des éoliennes sur les oiseaux marins ainsi que l'impact des techniques et des matériaux utilisés sur la biodiversité présente.

Les études ont démarré en 2019 et seront finalisées d’ici la fin de cette année. Le rapport final de l'étude complète sera prêt au début de 2023.
 
Les effets des champs électromagnétiques sur les animaux marins
 
Le 22 mars, le Vice-premier ministre et ministre de la Mer du Nord Vincent Van Quickenborne a visité la Faculté d’Agriculture de l’UGent où est menée l'une des études du projet EDEN2000. Les recherches  en laboratoire portent sur les effets des champs électromagnétiques sur le développement d’animaux marins tels que la petite roussette (Scyliorhinus canicula), la seiche commune (Sepia officinalis), le homard européen (Homarus gammarus) et le calmar commun (Loligo vulgaris).  On s’attend à ce que ces espèces se reproduisent à nouveau avec succès dans les lits de gravier une fois que le parc éolien sera construit,partant du fait que la pêche perturbant le fond sera éliminée.
 
Les connaissances sur la sensibilité de ces espèces aux champs électromagnétiques, associées aux connaissances détaillées sur l’emplacement des précieux lits de gravier, seront utilisées pour déterminer un positionnement écologiquement rationnel des câbles dans le parc éolien.
 
EDEN2000 est un partenariat de coopération entre le vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord Vincent Van Quickenborne, le Service Milieu marin du SPF Santé publique, l’Institut Royal des Sciences naturelles de Belgique - DO Milieux naturels, 4Sea (une organisation faîtière d'ONG) et la Belgian Offshore Platform. Les résultats de cette étude scientifique seront intégrés dans les conditions d'appel d'offres pour la construction d'éoliennes.

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