Le mardi 28 juin, un exercice a eu lieu en mer pour nettoyer une nappe de pétrole artificielle dans les parcs éoliens. L'objectif de cet exercice était de tester et d'optimiser les procédures, les ressources et la coopération entre services en cas de pollution par hydrocarbures en mer. Le service Milieu marin du SPF Santé publique a coordonné l'exercice avec tous les services impliqués. Le vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, a assisté aux opérations.

 © IRSNB/UGMM


Réponse rapide

Le nombre de marées noires en mer du Nord nécessitant une opération de nettoyage a fortement diminué au cours des dernières années. Une surveillance aérienne régulière, les contrôles des navires et le suivi par images satellites ont eu un effet dissuasif sur les rejets illégaux. Cependant, un incident est toujours possible et une réponse rapide avec du matériel anti-pollution est nécessaire pour limiter les dommages à l'environnement. En raison de la guerre en Ukraine, le transport de pétrole par voie maritime a augmenté et a accru le risque de ce type d'incident.

Sur terre, en mer et dans les airs

Pour cet exercice, une grande nappe de pétrole a été créée artificiellement avec de la paille, flottant dans la zone des parcs éoliens Seastar et Nobelwind. La Centrale Garde côtière a informé le service Milieu marin, qui a ensuite lancé une opération de nettoyage. Avec l'aide de la Zone de Secours 1 (région de Bruges-Ostende), le matériel a été transporté vers un navire de la Marine et un navire de la DAB Vloot. Une fois ce matériel installé, les navires ont pris la mer et commencé à lutter contre la catastrophe. Dans les airs, l’avion du service scientifique Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la Mer du Nord (l’UGMM, qui fait partie de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique) a garanti une vue d’ensemble sur toute l'opération. Ce service a également élaboré des modèles pour déterminer l'origine du pétrole et prévoir où la nappe dérivera. Ces modèles permettent de déployer des équipements ciblés au cas où il serait nécessaire d’engager davantage de moyens.  

La nappe de pétrole artificielle vue de l'avion de l'UGMM  (© IRSNB/UGMM)


Techniques de lutte

La récupération mécanique est la principale technique utilsée dans la partie belge de la mer du Nord. Avec cette technique, le pétrole est collecté et ramené à terre pour être traité.

Récupération mécanique à l'aide d'un système de bras de balayage sur le « Zeetijger » de la DAB Vloot (© IRSNB/UGMM)

Si cette technique ne peut être mise en œuvre, un agent chimique peut être pulvérisé sur l'huile pour la fractionner en petites gouttelettes, permettant ainsi à la nature de mieux les nettoyer. Mettre ce dispersant chimique dans la nature et laisser le pétrole dans l'eau n'est pas le premier choix mais peut être utilisé en cas d'urgence, sous réserve d'une évaluation scientifique et de l'approbation de l'UGMM. Les deux techniques ont été testées dans cet exercice.


Système de pulvérisation de dispersants à bord du P902 Pollux de la Marine (© SPF Santé publique)

Une coopération harmonieuse

Ce type d'exercice est possible grâce à une bonne coopération entre les différents partenaires. Des accords comme celui conclu entre le service Milieu marin, la Protection Civile et la Zone de Secours 1, signé le 13 juillet 2021, et les bonnes relations entre les différents partenaires des garde-côtes contribuent au succès des exercices et facilitent les véritables opérations de lutte.
 
Vincent Van Quickenborne, vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord : « La mer du Nord est notre plus grande zone naturelle. Nous devons la protéger comme il se doit. Nous le faisons notamment en luttant contre la pollution atmosphérique et en retirant les déchets de la mer. Mais un accident est vite arrivé. Surtout dans l'une des zones maritimes les plus fréquentées du monde. Dans cette éventualité, il convient d’intervenir rapidement. Depuis l’année dernière, le service Milieu marin, la protection civile et la zone de secours 1 (région de Bruges-Ostende) unissent leurs forces. Ainsi, en cas d’incident les éventuelles pollutions pourront être combattues rapidement et efficacement. »