La cinquième et dernière session du Comité Intergouvernemental de Négociation (INC-5) s’achève sur une note de déception teintée d’espoir. Les négociations finales se sont déroulées du 25 novembre au 01 décembre à Busan, Corée du Sud, et visaient à accomplir un objectif ambitieux : la conclusion d’un accord mondial sur la pollution plastique avant fin 2024.



Depuis 2022, l’INC a réalisé des avancées plus ou moins significatives selon les sessions sur le chemin de l’adoption d’un nouvel instrument international juridiquement contraignant pour lutter contre la pollution plastique, y compris dans l’environnement marin.

Pour ce cycle supposé ultime de négociations, les experts belges de l’État fédéral et des régions flamande et bruxelloise étaient sur le terrain afin de conclure un accord sur base du nouveau texte de la convention soumis par le Président du Comité. La Belgique, en tant que membre de la coalition de la haute ambition, était bien déterminée à défendre une vision politique globale pour mettre fin à la pollution plastique.

Quel est le verdict ?

L’issue de l’INC-5 s’est avérée plutôt décevante pour la Belgique et l’Union européenne malgré les efforts inlassables déployés pour obtenir des résultats fructueux jusqu'aux dernières heures. Les négociations se sont achevées sur un nouveau texte proposé par le Président et une session de suivi prévue en 2025. 

Cette cinquième session a permis une meilleure compréhension des positions des pays et des défis communs. Il est clair que des divergences persistent dans des domaines critiques. Des pays producteurs de pétroles, tels que l'Arabie Saoudite, la Russie et l'Iran, estiment que le traité doit se concentrer sur la gestion des déchets et le recyclage des déchets plastiques, à travers une approche volontaire. 

Face à ces États, une coalition de plus de 100 pays partageant les mêmes ambitions que l’UE s'est formée afin de soutenir les mesures sur la réduction de la production de plastique ainsi que l'interdiction des substances préoccupantes et de produits plastiques problématiques. Ces deux positions éloignées n’ont pas permis d’aboutir à un accord général. 

Une occasion manquée, rendez-vous en 2025 

Une absence d'accord vaut toutefois mieux qu'un mauvais accord. Sans mesures urgentes et ambitieuses, les déchets plastiques mondiaux pourraient tripler, pour atteindre environ 1,2 milliard de tonnes d'ici à 2060. 

Le nouveau texte, bien que loin d’être parfait, constitue une base commune pour la session finale de 2025. Il dispose en effet d’une marge de manœuvre importante pour ramener l'ambition et remplir l’objectif du traité : la protection de la santé humaine et de l'environnement contre les effets néfastes de la pollution plastique.

Liens : Plastiques et microplastiques | SPF Santé publique