Ce 6 décembre, la deuxième partie de la 15ème Conférence Internationale sur la Diversité Biologique (la COP Biodiversité) ouvre ses portes à Montréal, au Canada. Son objectif principal : la conclusion d’un accord global sur la biodiversité. Un résultat dont l’impact devrait être comparable à celui des Accords de Paris sur le Climat. La délégation belge, emmenée par Zakia Khattabi, ministre fédérale de l’environnement, entend jouer un rôle déterminant lors de cette COP. Plusieurs experts du SPF Santé publique font partie de notre délégation.  

Les enjeux  

A Montréal, 196 pays discuteront d’un nouveau cadre mondial pour la biodiversité (Global Biodiversity Framework) rassemblant les actions transformatrices à mettre en œuvre pour inverser la perte de biodiversité en cours. Cet accord qui doit être global pour être effectif, vise à intégrer la biodiversité dans tous les secteurs d’activité et domaines de la société. Il y a urgence. En effet, malgré les traités internationaux et protocoles signés dans le passé, l’état de la biodiversité et des écosystèmes ne cesse de se dégrader ; les effets directs et indirects des modes de production et de consommation actuels allant jusqu’à menacer la survie sur notre planète. La biodiversité est essentielle pour notre bien-être et notre santé. Elle nous fournit l’air, l’eau et la nourriture dont nous avons absolument besoin.  

La délégation belge 

Notre délégation compte près de 60 personnes. Le cœur de cette délégation est composé d’une vingtaine d’experts (Régions et Etat fédéral) et d’une dizaine d’ONG, d’entreprises, de représentants de la société civile et de la jeunesse qui pourront intervenir dans les débats. En fin de négociation, les ministres participeront à la COP pour prendre les décisions finales. L’équipe belge est expérimentée. La plupart de ses membres coordonnent des dossiers importants et sont chargés de préparer les projets de décision au plus haut niveau. Parmi ceux-ci, on trouve 7 experts de la DG Environnement du SPF. 

Les thèmes  

La Convention sur la diversité biologique (CBD) vise le développement durable via : 

  • La conservation de la biodiversité  
  • L’utilisation durable des ressources  
  • L’accès équitable aux bénéfices des ressources génétiques  

Le but du cadre global sur la biodiversité est d’organiser la mise en œuvre de ces 3 axes d’ici à 2030 et de mobiliser les ressources pour ce faire. Il doit succéder au processus précédent qui s’est achevé sur un maigre bilan. Sur les 20 objectifs stratégiques définis en 2010 (Aichï Targets négociés par la Belgique lors de sa Présidence de l’UE en 2010), 19 n’étaient pas réalisés en 2020. Seul l’objectif lié à la conservation de la nature a abouti au classement en zones protégées, de 17% de la planète. Cependant, la perte de biodiversité s’est poursuivie à un rythme sans précédent. Toutes les études internationales dont celles de l’IPBES le montrent : il faut agir de toute urgence.  

A Montréal, se dérouleront aussi les réunions rassemblant les acteurs concernés (Meeting of the Parties - MOP) par les Protocoles de Carthagène (prévention des risques biotechnologiques) et de Nagoya (partage des ressources génétiques issues de la biodiversité). Notre pays participe à ces 2 protocoles.  

Les ambitions de la Belgique 

L’UE est à l’initiative de bien des propositions qui seront discutées à Montréal. C‘est un acteur incontournable avec la Belgique comme fer de lance. Les ambitions de notre pays vont au-delà de l’objectif 30x30 qui vise la protection de 30 % des océans et des surfaces terrestres d’ici 2030 et de la conservation de la biodiversité sur la planète. Elle vise aussi la gestion et l’utilisation durable des autres 70% et le partage universel des bénéfices de la biodiversité, conformément à la Vision 2050 du cadre mondial pour la biodiversité. Au Canada, la Belgique jouera de toute son influence pour intégrer la biodiversité durablement dans la société et nous permettre de vivre en harmonie avec la nature.  

Zakia Khattabi, ministre fédérale de l’environnement et chef de délégation, réaffirme ces objectifs :   

« Ce que 2015 a été pour le climat à Paris, 2022 doit l’être pour la biodiversité à Montréal ! La biodiversité est la colonne vertébrale du développement durable (alimentation, logement, médicaments, eau…) et est donc fondamentale pour atteindre la pleine réalisation des objectifs de développement durable. Pourtant, celle-ci fait face à un déclin de plus en plus alarmant. Il y a urgence d’agir ! Raison pour laquelle je m’appliquerai pour voir aboutir un cadre mondial ambitieux pour la biodiversité avec des objectifs, une méthodologie et un financement concrets. » 

Pour plus d’infos  

Le site de la Convention on Biological Diversity (cbd.int) qui diffuse les sessions en ligne sur You Tube 

Le portail du SPF sur la Convention sur la diversité biologique, le cadre mondial pour la biodiversité, la stratégie européenne et l’objectif 30x30.