Ce 18 novembre se déroule la 10e journée européenne d’information des antibiotiques. A cette occasion, le SPF Santé publique et la BAPCOC (Commission belge pour la coordination de la politique antibiotique) lancent une campagne pour sensibiliser les patients et les professionnels de santé au fait que nous utilisons les antibiotiques trop fréquemment et incorrectement dans notre pays.

 

Maggie De Block, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique: “ Les antibiotiques ne sont pas des bonbons. Pourtant, on en prend encore beaucoup trop. Les infections que nous pouvons actuellement traiter sans problèmes ne pourront plus l’être à l’avenir si les médecins continuent à prescrire autant d’antibiotiques et si la population continue à en consommer autant. Il est donc important de continuer les campagnes de sensibilisation. »

En Belgique, nous prescrivons encore actuellement en dehors des institutions hospitalières plus de 1000 traitements antibiotiques par an pour 1000 habitants. Les conséquences sont importantes : les antibiotiques entraînent des inconvénients et des effets secondaires mais surtout, les bactéries développent une résistance contre les antibiotiques. Cette résistance peut devenir un problème majeur de santé publique. Il est scientifiquement prouvé que la diminution des traitements par antibiotiques entraîne la diminution de la résistance. Il est donc primordial de continuer à informer les professionnels de santé et les patients sur la bonne utilisation des antibiotiques.

La campagne s’articule autour du thème : « les antibiotiques : prenez-les comme il faut et uniquement quand il le faut ». Dès ce lundi 13 novembre, des spots radios diffuseront ce message pendant une semaine. Des  annonces paraîtront dans le journal « Métro ». Les pharmaciens et les médecins sont aussi des partenaires privilégiés pour diffuser ce message. Juste avant le début de l’épidémie de grippe, ils recevront des affiches et des dépliants d’informations pour leurs patients. Pendant le pic d’épidémie grippale,  une action sera menée dans les pharmacies afin de récolter les antibiotiques non utilisés.

Le SPF Santé publique et la BAPCOC lancent aussi, pour la première fois cet hiver, une formation e-learning pour aider les médecins généralistes à réduire l’utilisation des antibiotiques. En 10 minutes, ceux-ci peuvent apprendre des techniques de communication et prennent connaissance d’une nouvelle brochure, basée sur les dernières connaissances scientifiques, expliquant l’évolution naturelle de la toux, à diffuser auprès de leurs patients. Trop de patients pensent encore qu’une toux persistant plus d’une semaine doit être soignée par des antibiotiques. L’objectif est d’aider les praticiens à discuter du bon usage des antibiotiques avec leurs patients. Cet hiver, chaque mois, tous les médecins généralistes issus de deux provinces recevront une invitation pour participer à cet e-learning ainsi que des exemplaires imprimés de la brochure.

L’objectif final du SPF Santé publique et de la BAPCOC est d’atteindre les 600 prescriptions pour 1000 habitants en 2020 puis 400 en 2025, pour que les antibiotiques continuent à nous protéger dans le futur.

Plus d’informations : http://www.usagecorrectantibiotiques.be/fr.