Comme chacun le sait, le monde fait actuellement face à une pandémie de COVID-19. Le secrétariat de la Convention internationale sur la protection des végétaux (CIPV) a élaboré une série de messages clés et de leçons qui peuvent en être tirées pour la communauté phytosanitaire mondiale. La  santé humaine, la santé animale et la santé végétale partagent en effet de nombreux points communs et sont interdépendantes.

1. Mieux vaut prévenir que guérir… pour la santé

La pandémie de COVID-19 montre combien l'adoption de mesures préventives est essentielle pour se protéger contre l'introduction et la propagation de maladies humaines dévastatrices.

Tout comme le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), nous pensons que la meilleure science est celle qui voit les pays tester, traiter, isoler, tracer et mobiliser leur population dans la riposte contre le virus. Ils contribueront ainsi grandement à en atténuer la transmission.

Ceci vaut aussi bien pour la santé humaine que pour la santé animale et végétale.

2. Mieux vaut prévenir que guérir… pour l’économie

Si les foyers de maladies et nuisibles affectant la santé humaine, animale ou végétale ne sont pas détectés et contrôlés à temps, leur éradication, si tant est qu’elle soit possible, peut prendre plusieurs années et avoir de lourdes conséquences aux niveaux sanitaire, économique et social. Comme l’ont souligné les autorités des Nations unies, "agir immédiatement afin d'éviter une crise est une approche plus humaine, plus efficace et plus économique que de réagir aux conséquences d'une catastrophe".

3. Voyages et commerce international : les maladies et nuisibles n’ont pas besoin de passeports pour traverser les frontières… mais les plantes et produits végétaux doivent être accompagnés d’un certificat phytosanitaire

Les maladies et les nuisibles sont propagés involontairement à travers le monde via les échanges internationaux et les personnes qui voyagent.

La promotion de comportements conscients et prudents parmi le public est donc essentielle pour atteindre un objectif mondial commun et garantir la santé à différents niveaux. La détection ou la quarantaine sont des mesures de sécurité indispensables pour contenir une épidémie, qu'il s'agisse d'une urgence sanitaire humaine, animale ou végétale

Dans le domaine de la santé des végétaux, le commerce sûr des plantes, des produits végétaux et d'autres articles susceptibles de porter et disséminer des maladie ou des organismes nuisibles est facilité par l’exigence de certificats phytosanitaires. Ces derniers attestent du respect de la législation et de l’absence d’un certain nombre de maladies et nuisibles réglementés.

4. La santé est un enjeu mondial : le rôle crucial de la communauté internationale 
Une coordination mondiale rapide et le partage des connaissances et des meilleures pratiques sont essentiels pour faire face aux situations mondiales de crise, comme la pandémie du COVID-19.

Cette approche, appliquée à la santé des végétaux, illustre à quel point il est important que les pays suivent les normes internationales pour les mesures phytosanitaires de la CIPV lorsqu'ils établissent leurs mesures phytosanitaires nationales, afin d'harmoniser les mesures au niveau mondial.

5. Protéger la santé des végétaux est essentiel pour la sécurité alimentaire, particulièrement lors de situations d’urgence 

Les plantes sont une source de revenus essentielle pour près de la moitié de la population mondiale et constituent 80 % de la nourriture que nous consommons. 

Alors que le COVID-19 affecte la santé humaine dans le monde entier, les parasites et les maladies des plantes continuent de représenter une menace pour la production alimentaire. Il est particulièrement important en ce moment de ne pas baisser la garde et de toujours se rappeler qu'une menace pour la santé des plantes est une menace pour la santé et la prospérité des personnes, en particulier les plus vulnérables. C’est ce qu’exprime le slogan de l’Année internationale de la santé des végétaux 2020 : « Protéger les plantes, protéger la vie ».

Romain Cools, Secrétaire général de Belgapom, faisait déjà le parallèle entre les maladies des plantes et le coronavirus lors de la présentation officielle de la pièce commémorative belge de 2 euros, le 5 mars 2020.