Mardi 16 mai, le collège Belgique de l'Académie royale a organisé un séminaire consacré à « l’évaluation des atteintes à la santé des victimes d’attentats terroristes : bilan et perspectives ». Plusieurs intervenants ont été invités : entre autres, une victime du 22 mars 2016 est venue témoigner, une psychologue clinicienne a abordé le syndrome de stress post-traumatique et un neurologue s'est penché sur les dommages auditifs qui surviennent après une explosion.
Medex jouant via l’Office médico-légal (OML) un rôle important dans l'évaluation des séquelles médicales permanentes des victimes impliquées, certains collaborateurs ont également pris la parole.
Intervenants
Cindy Gribomont, chef du service Évaluation des dommages corporels, a clarifié la procédure et la législation relatives à l'indemnisation de 771 victimes dans le cadre du statut de la solidarité nationale. Avec un taux d'incapacité supérieur à 10 %, les victimes peuvent bénéficier d'une pension de dédommagement, ainsi que du remboursement des frais médicaux, paramédicaux, pharmaceutiques et d'hospitalisation, des appareils orthopédiques et des prothèses.
Le président de l’OML, le Docteur Jean-Pol Pironet, a présenté le rôle de l’OML et l'évaluation des conséquences et des préjudices des victimes d'actes terroristes. L’OML est composé de médecins-experts spécialisés dans l'évaluation des dommages corporels et psychiques.
Saviez-vous que?
- Au total, l’OML a reçu 771 dossiers de victimes des attentats du 22 mars 2016 :
- 645 victimes de l'attentat à l'aéroport de Zaventem et
- 126 de la station de métro Maelbeek.
- Un taux d'incapacité a été calculé pour 715 d'entre elles (97%).
- 35 évaluations ont été suspendues.
- Pour toutes les victimes, leur dossier est réexaminé 5 ans après la décision initiale, avec une demande de réévaluation de leurs préjudices, comme le prévoit la législation. 47 de ces réexamens ont déjà eu lieu.
Le docteur Frédéric Sondag, médecin expert de l’OML, a fait part de son expérience. Il a examiné environ 250 victimes des attentats du
22 mars 2016. Le docteur Sondag a constaté une bonne relation entre le médecin et la victime, avec peu de plaintes. Le profil des victimes est très varié, avec des diverses origines, langues,... La majorité des victimes examinées a un taux d'invalidité compris entre 1 et 20 %. Les lésions les plus fréquemment identifiées sont les troubles psychologiques et les problèmes d'audition liés au blast (souffle de l’explosion).
Table ronde
Après toutes les présentations, une table ronde a permis de répondre aux questions du public. Des idées pour l'avenir ont également été échangées. Il est apparu que le Barème Officiel Belge des Invalidités (BOBI) devait être révisé. Un appel a également été lancé en faveur d'une expertise unique pour les compagnies d'assurance. Un projet de loi à ce sujet est en cours de préparation. La poursuite du dialogue entre tous les intervenants reste nécessaire, en tenant compte des besoins des victimes et avec l'aide des experts qui continueront à examiner les effets à long terme des attentats.
Ce fut un après-midi instructif et engageant.