Le 2 février, le Conseil des ministres a approuvé le dossier de ratification, ouvrant la voie à la ratification belge de l’Accord BBNJ. Cet accord de l’ONU devrait, entre autres, permettre de désigner des zones hors juridiction nationale – en haute mer – comme zones protégées. Soixante pays doivent ratifier le texte avant que l’accord puisse entrer en vigueur. Notre pays se présente également comme candidate pour accueillir le secrétariat du BBNJ qui sera créé.
 
Des collaborateurs du SPF Santé publique et du SPF Affaires étrangères ont travaillé ces derniers mois à la préparation du dossier de ratification. « Nous pensons qu'il est important que la Belgique donne le bon exemple, surtout maintenant que nous sommes président du Conseil de l'Union européenne », déclare Sophie Mirgaux, envoyée spéciale pour l'océan du gouvernement fédéral belge (FPS Santé publique). « Notre pays a également joué un rôle pionnier lors des négociations de l’accord BBNJ. Nous ne voulons donc certainement pas rester à la traîne en matière de ratification. »
 
Secrétariat
 
La Belgique s'est bâtie ces dernières années une solide réputation dans le domaine de la protection des océans. Par exemple, notre pays a été l’un des fondateurs de l’alliance Blue Leaders, un groupe de pays qui prône une action urgente pour sauver les océans face à la crise climatique, à la surpêche, à la pollution et à d’autres menaces. Comme pour d'autres conventions internationales, un secrétariat sera également créé pour la BBNJ, et la Belgique est candidate pour l'accueillir. « Notre candidature est le prolongement de notre engagement de ces dernières années », a déclaré la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib. « Cela augmenterait considérablement la position internationale de notre pays dans le domaine de la protection marine. »


 

Le texte de l’Accord BBNJ, l’acronyme pour “Biodiversité hors juridiction nationale”, a été finalisé à New York en mars de l'année dernière après près de deux décennies de négociations. L’accord est nécessaire pour atteindre l’objectif convenu au niveau international de convertir 30 pour cent des eaux internationales situées au-delà de la juridiction nationale en zones marines protégées d’ici 2030, un pourcentage que les scientifiques proposent comme le minimum absolu pour rendre les océans résilients dans le contexte du changement climatique.
 
Une victoire pour la coopération internationale
 
L’accord BBNJ a été signé depuis septembre par plus de quatre-vingts pays, dont la Belgique. Cependant, pour que l’accord entre réellement en vigueur, soixante pays doivent ratifier le texte ; c'est-à-dire que les parlements des différents pays participants doivent confirmer officiellement l’accord international. Le 22 janvier, l'État insulaire des Palaos a été le premier à ratifier l’accord. « Cet accord pour la protection de l’océan est une victoire pour la coopération internationale, dans laquelle nous, en tant que petit pays, avons pu faire une grande différence », a déclaré le ministre de la Mer du Nord, Paul Van Tigchelt. « Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers maintenant. Nous devons prendre des décisions nationales urgentes pour traduire les paroles de cet accord en actes. »
 
Dans le cadre de la présidence européenne en cours, notre pays travaille également activement à la ratification européenne de l'accord. En outre, la Belgique s'engage à maintenir l'océan au premier plan dans d'autres forums, par exemple dans les négociations sur le climat et la convention sur la biodiversité. Une réunion de haut niveau des Blue Leaders aura lieu à Bruxelles le 7 mars, au cours de laquelle la Belgique appellera une nouvelle fois à une ratification rapide de l'accord par les différents pays.
 
Maintenant que le Conseil des ministres a donné son accord au dossier de ratification, le texte peut être soumis pour avis au Conseil d'État puis soumis au Parlement fédéral pour approbation.