Les 26 et 27 janvier a eu lieu le sommet "Ocean Climate Ambition" qui a mis en évidence l'importance d'un océan sain dans les discussions sur le changement climatique. La Belgique y a joué un rôle central en tant que co-organisateur de cet événement numérique. L'objectif était  de donner suite aux dialogues des Nations unies sur le climat et l’océan de décembre 2020 et de préparer la conférence sur le climat (la COP26) qui se tiendra en novembre à Glasgow.

En tant que ministre de la mer du Nord, Vincent Van Quickenborne a confirmé dans son discours le rôle de pionnier de la Belgique au sein des Blue Leaders, l'alliance des pays qui travaillent activement à la création d'un réseau significatif de zones marines protégées à court terme et à la protection de 30 % de l’océan d'ici 2030. Plus tard au cours de cette semaine, une lettre officielle sera envoyée au représentant américain pour le climat, John Kerry, demandant que les États-Unis rejoignent les Blue Leaders.

Le changement climatique et les océans

Le changement climatique est l'un des plus grands défis du XXIe siècle. Nos océans n’ont jamais été aussi chauds acides, ni aussi acides au cours des 14 derniers millions d'années. Ils perdent de l'oxygène, essentiel à presque toute la vie marine. Ces changements touchent déjà divers maillons de la chaîne alimentaire, du microscopique plancton aux baleines les plus grandes. Dans son discours, Vincent Van Quickenborne a souligné que : «  maintenant plus que jamais et tous ensemble, nous devons prendre conscience que nous avons besoin de nos mers et océans ».
Les océans absorbent plus de 90 % de la chaleur excédentaire et un quart des émissions de CO2 d'origine humaine, contribuant ainsi à protéger la planète des pires ravages du changement climatique. Mais cela a un prix que nous commençons seulement à comprendre.

Aires marines protégées

De nombreux scientifiques sont arrivés à la conclusion que la chose la plus importante que nous puissions faire pour les océans, outre la réduction des émissions de CO2, est de les protéger des effets néfastes de facteurs comme la surpêche, l'extraction pétrolière en mer, la pollution sonore et la destruction des habitats.
Nous pouvons y parvenir en créant des aires marines protégées (en abrégé AMP), véritables "parcs" dans lesquels les activités industrielles à grande échelle sont interdites. Tout comme une personne en bonne santé sera plus résistante qu'une personne malade, un océan sain sera plus résilient aux changements liés au climat.

Blue Leaders

La Belgique est consciente des défis auxquels sont confrontés aujourd'hui nos océans et écosystèmes marins. Notre pays a pris l'initiative de convoquer un groupe de ministres et de chefs d'État appelés les "Blue Leaders". Il s'agit entre autres  de l'Espagne, de Monaco, du Costa Rica, du Chili, du Canada, de la France, auxquels sont venus se joindre le Nigeria, la Finlande, le Danemark et la Suède.
Cette alliance de plus de 20 États appelle à un nouvel objectif international fort pour protéger 30 % de l’océan d'ici 2030 ("30by30").

Nouveau traité international

Actuellement, il n’existe aucun cadre juridique permettant de créer des AMP. Afin de réaliser des AMP en haute mer, un nouvel accord sur la biodiversité en dehors des juridictions nationales (BBNJ) doit être conclu et si l’on veut protéger efficacement 30 % des océans d'ici 2030, cet objectif doit également être inclus dans la nouvelle stratégie de la Convention sur la biodiversité pour 2021-2030.
La Belgique va donc travailler activement à l'élargissement de l'alliance avec de nouveaux membres dans les mois à venir. Notre pays est bien placé pour jouer un rôle de premier plan dans ce domaine. Dans nos propres eaux nationales, nous avons déjà atteint cet objectif : pas moins de 37 % de la mer du Nord a été désignée comme zone marine protégée.

Année de l'océan

La réalisation de ces objectifs ambitieux (30x30 et un accord BBNJ) augmentera considérablement la résilience climatique de l'océan. Elle améliorera également la sécurité alimentaire des milliards de personnes qui en dépendent et offrira un refuge pour les animaux marins menacés tels que les baleines, les oiseaux de mer, les requins et les tortues. De plus, les avantages économiques de la protection de 30 % des océans sont estimés à des centaines de milliards de dollars.
Lors de ce sommet "Océan-Climat", les « Blue Leaders » et d'autres pays ont échangé leurs points de vue sur ce qui doit absolument être inclus dans le nouveau traité. Il est essentiel de maintenir cette dynamique et de définir rapidement des orientations claires pour la conférence des Nations unies sur la biodiversité qui se tiendra plus tard dans l'année à Kunming, en Chine, où la stratégie sera définie. Plus tard, en novembre, la stratégie sera également discutée lors de la COP26 à Glasgow.

Vincent Van Quickenborne, vice-premier ministre et ministre de la mer du Nord a déclaré : "L'une des premières choses que j'ai faites en tant que ministre de la mer du Nord a été de réaffirmer le rôle de la Belgique en tant que Blue Leader et d'assurer à nos partenaires que l'engagement de la Belgique est plus fort que jamais. Plus tard cette semaine, je demanderai officiellement à l'envoyé américain pour le climat, John Kerry, si les États-Unis se joindront aux Blues Leaders. Nous devons agir ensemble dès maintenant pour préserver notre précieux océan et ses écosystèmes pour nos enfants et les enfants de nos enfants. Pour atteindre notre objectif, nous avons besoin d'un nouveau traité international fort. Ce traité, ainsi que l'objectif 30x30, constitueront une avancée majeure pour la protection de nos océans et des personnes qui en dépendent. Et cette année, nous avons l'occasion de prendre ces mesures".