Le Sommet sur le Climat de Bakou est parvenu à un accord sur un ensemble de décisions, dont celle sur le financement de la politique climatique. Après 10 ans de négociations, un accord a également été trouvé sur les règles qui vont permettre l’achat et la vente de crédits carbone, certifiés par l’ONU.

Cependant d’autres décisions, traitant plus particulièrement de la transition énergétique, de l’adaptation aux changements climatiques, de la déforestation et de la transition juste ont dû être repoussées aux réunions prévues en 2025.

Photo by IISD/ENB | Mike Muzurakis

Financement de la politique climatique (New Collective Quantified Goal)  

L'enjeu principal de la COP 29 était de pouvoir fixer un nouvel objectif chiffré, destiné à succéder à l'objectif de 100 milliards de dollars après 2025. À l’issue de négociations polarisées entre pays en développement et bailleurs de fonds, les participants sont finalement tombés d’accord sur un montant devant atteindre au moins 300 milliards de dollars par an d'ici 2035. Ce montant inclut des contributions publiques et privées et sera mobilisé via des interventions financières publiques. Ce processus s’inscrit dans le contexte d’un « objectif d’investissement » plus large visant au moins 1.300 milliards d’ici 2035.  

Cette décision est importante, car les 198 pays signataires de l'Accord de Paris doivent soumettre des nouveaux plans climatiques nationaux en 2025. Ce nouvel objectif financier offre donc des perspectives aux pays en développement ayant besoin de ces fonds pour mettre en œuvre des plans climatiques ambitieux.  

La cible de 1.300 milliards nécessitera une transformation profonde de l'économie mondiale et des marchés financiers ainsi qu’une mobilisation conjointe des acteurs publics et privés, au niveau international comme national. Pour ce faire, un cadre de travail spécifique a été lancé : "la feuille de route de Bakou à Belém vers les 1 300 milliards" (Baku to Belém Roadmap to USD 1.3 trillion).  

Transition énergétique et déforestation  

Lors de la COP précédente, l’accord sur le Bilan Mondial (« Global Stocktake »), avait donné un signal fort pour progresser sur des dossiers majeurs comme :  

  • la transition énergétique avec l’objectif de tripler les capacités en énergies renouvelables et de doubler les progrès annuels en efficacité énergétique d'ici à 2030, dans un contexte d'abandon progressif des énergies combustibles fossiles et de leurs subventions ; 
  • la lutte contre la déforestation ;  
  • la préparation des plans climatiques nationaux pour 2025.   

Depuis, les discussions portent sur les modalités de mise en œuvre de ces éléments. Les échanges se sont poursuivis à Bakou mais sans aboutir sur les questions de transition énergétique et de déforestation. La balle est donc dans le camp des pays qui doivent maintenant décider comment intégrer ces éléments dans leurs plans climatiques nationaux.  

Conclusion  

La COP 29 a pu fixer un nouvel objectif chiffré de financement climatique, destiné à succéder à l'objectif de 100 milliards de dollars après 2025. Ceci est un avancement majeur. Beaucoup d’autres décisions importantes ont par contre été reportées à la prochaine conférence. Ainsi, la COP 30 devra préciser comment : 

  • catalyser les 1.300 milliards d’investissements nécessaires chaque année dans les pays en développement ; 
  • promouvoir les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique tout en réduisant progressivement l’utilisation des combustibles fossiles et leurs subventions ; 
  • parvenir à enrayer et à inverser la déforestation.  

Les interrelations entre la nature et les changements climatiques seront au cœur des prochaines discussions. Déjà, le Brésil qui organisera le sommet du Climat à Belém, a annoncé que la COP 30 sera la COP de la nature.  

Un bilan plus détaillé et documenté des résultats de la COP 29 de Bakou sera prochainement disponible sur climat.be.