L'aquaculture en mer et le démantèlement des parcs éoliens offshore présentent de nombreuses opportunités et de nombreux défis. Afin de pouvoir élaborer de manière efficace la future politique relative à ces activités, il est essentiel que les priorités et les préoccupations des nombreuses parties prenantes soient entendues et intégrées, en toute transparence, dans une vision globale sur laquelle les décideurs politiques pourront ensuite s'appuyer.
 
Dans ce cadre, l'Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a lancé deux pistes participatives distinctes sur ces thèmes, sur demande du service Milieu marin du SPF Santé publique et du ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne. Plus de 50 organisations différentes ont répondu positivement à cette initiative. Grâce à ce processus de coopération interactive, les différents acteurs impliqués ont pu partager leurs connaissances et leurs expériences, permettant ainsi de dégager de nouvelles idées et de jeter les bases d'une vision commune. Cette vision a été présentée lors d'un événement le 15 mai à Bruges.

De gauche à droite : Nele Desplenter et Ingrid Van Aken (SPF Santé publique), Vincent Van Quickenborne (ministre de la Mer du Nord), Steven Degraer et Tine Miet Van Maele (IRSNB)

Aquaculture

La production alimentaire durable est l'objectif principal de l'aquaculture dans la partie belge de la mer du Nord. Différents organismes conviennent à cette fin. Il s'agit avant tout d'huîtres et de moules, mais aussi d'algues, de bulots, de coquilles Saint-Jacques et d'autres bivalves, de crustacés et de poissons. La question de savoir dans quelle mesure il est possible de combiner l'élevage de différentes espèces (aquaculture multitrophique intégrée) dans la mer du Nord belge doit encore faire l'objet d'une étude plus approfondie.

D'autres activités économiques (telles que la production de carburants et de cosmétiques, mais également le tourisme) peuvent être liées à l'aquaculture.

Multiplier les activités sur un seul et même espace peut également optimaliser l’utilisation de l'espace limité de notre mer du Nord belge. L'aquaculture peut aussi se combiner avec la conservation et la restauration de la nature et la protection du littoral.

Conditions

Afin de disposer de sites et de méthodes d’aquaculture appropriées, une condition préalable consistera à implanter les espèces cibles potentielles dans des endroits qui conviennent spécifiquement à chaque espèce. Il sera également important d’utiliser des espèces qui peuvent se suffire elles-mêmes, sans nutriment ou médicament supplémentaires. En ce qui concerne les zones naturelles, l'aquaculture sera uniquement autorisée dans des zones en bon état de conservation, avec des espèces indigènes. Les produits de l'aquaculture devront également respecter les exigences en matière de sécurité alimentaire.

Des données et du matériel cartographique supplémentaires seront récoltés afin de répertorier les opportunités en ce qui concerne l'aquaculture dans la partie belge de la mer du Nord, en tenant compte des principes de base et des conditions préalables prédéfinies. À cette fin, la mise en place d'un système central de surveillance et d'alerte et d'une plateforme de connaissances communes présenterait de nombreux avantages. Des subventions ciblées pourraient également aider à combler les lacunes en matière de connaissances et permettre de créer de nouvelles opportunités.

Démantèlement des parcs éoliens offshore

Les licences d'exploitation des parcs éoliens opérationnels en Belgique datent d’il y a 10 à 15 ans. Le démantèlement de cette première génération d'éoliennes approche donc à grands pas. Si l'installation de ces parcs a été pionnière, leur démantèlement le sera tout autant.

Des nouvelles technologies se développent à une vitesse fulgurante et de nouvelles connaissances émergent constamment sur l'interaction entre les parcs éoliens et la biodiversité. Par exemple, on étudie les possibilités de réutilisation et de recyclage des pales, ainsi que les moyens de retirer du sol l'intégralité des fondations monopieux.



 

Scénarios de démantèlement pour le monopieu, la protection contre l’érosion et le câblage des éoliennes offshore. (Image propriété IRSNB/MARECO & Service Milieu Marin ; création Hendrik Gheerardyn – Illustration & Infographics)

Bien qu’il existe théoriquement plusieurs options pour démanteler l'infrastructure d'un parc éolien en mer, la majorité des participants à la vision globale d'avenir se sont prononcés en faveur de du démantèlement complet de toutes les structures construites par l'homme (fondation, couche de protection contre l’érosion et câblage). La faune naturelle existante et souhaitée, composée de substrats sableux dynamiques, est en effet adaptée à une dynamique élevée et peut donc bien résister aux perturbations temporaires causées par les activités de démantèlement et se rétablir rapidement. Le démantèlement dans le cadre du renouvellement (repowering) fournira à nouveau un substrat dur sous la forme d'un nouveau parc éolien, de sorte que ces habitats, ces abris et ces possibilités de repos supplémentaires se rétabliront progressivement et à court terme.
 
Les exploitants de parcs éoliens se demandent à juste titre s'il est possible et abordable, d'un point de vue technique, d'enlever complètement un monopieu. En identifiant à temps les différentes options, ainsi queles avantages et inconvénients des différents scénarios de démantèlement, nous donnons aux partenaires publics et privés concernés le temps de se préparer.
 
Les résultats des pistes participatives donnent également une idée de la manière dont les futurs parcs éoliens pourront être conçus de manière optimale, en tenant compte de la phase de démantèlement. En particulier, la promotion de l'utilisation circulaire des matériaux offre des possibilités de durabilité.
 
Les rapports finaux des projets "Aquaculture" et "Démantèlement des parcs éoliens offshore" sont disponibles sur notre site web dans la section "Publications sur la mer du Nord".

Plus d’informations dans la news sur le site de l'Institut royal des sciences naturelles de Belgique.