Du 16 janvier 2017 au 16 février 2017, les administrations fédérale et régionales compétentes pour la conservation de la nature ont organisé une consultation publique sur le projet de plan d’action national ‘Salamandres’ visant à lutter contre le pathogène Bsal.
Ce plan national vise à combattre un nouveau pathogène d’origine asiatique qui affecte mortellement les salamandres : le Batrachochytrium salamandrivorans (Bsal).
Il a pour objectif de mettre en place pour une durée de 5 ans :
- des mesures de surveillance passive et active afin de diagnostiquer la présence du pathogène sur le territoire belge (population sauvage et captive);
- des mesures de monitoring des populations sauvages de salamandres tachetées et du triton crêté afin de détecter d’éventuels déclins suspects qui pourraient être causés par le Bsal;
- des mesures d’interdiction d’importation de salamandres asiatiques qui sont réputées être le réservoir de la maladie.
- des mesures de gestion de la maladie lorsque Bsal est détecté;
- des mesures d’interdiction d’importation de salamandres asiatiques qui sont réputées être le réservoir de la maladie.
Résultats de la consultation publique
Cinq personnes ont participé (3 en tant que citoyens, 1 en tant que représentant d’une association professionnelle vétérinaire et 1 en tant que chercheur d’université).
L’ensemble des interventions étaient en faveur du plan et ont porté particulièrement sur les points suivants :
- Prendre de mesures d’encadrement des activités sylvicoles et de loisir dans les massifs touchés par Bsal;
- Renforcer la partie relative « aux restrictions commerciales » en opérant un screening des espèces commercialisées qui sont des vecteurs potentiels de Bsal auprès des commerçants et des éleveurs;
- Opérer le monitoring passif et actif de manière intelligente, c’est-à-dire en évitant la dispersion du pathogène si un seul groupe est chargé de l’ensemble du monitoring. A ce titre, il est proposé –autant que possible- que des personnes locales puissent effectuer le monitoring avec du matériel différent ;
- Proposition de venir tester la population de salamandres et de tritons identifiés dans une zone précise (Tihange);
- Elargir aux vétérinaires la diffusion de l’information sur la propagation du pathogène en milieu naturel (ne pas restreindre l’information à la seule population captive) et proposition d’utiliser les structures professionnelles à cet égard;
- Usage de l’hypochlorite de sodium (Eau de javel) :
- bien que comprenant les réticences pour l’utilisation du produit, ne pas l’exclure directement mais bien préciser dans quelles conditions il sera désactivé afin de ne pas perturber le biotope (ou les stations d’épuration) ;
- rappeler qu’il est inefficace sur du matériel abondamment souillé par des matières organiques;
- Comme les campagnes de sauvetage des batraciens vont commencer sur les routes (nombre de vétérinaires s‘y impliquent activement) ; il serait bon de rappeler quelques notions épidémiologiques de base aux bénévoles qui assureront les transferts de population lors des prochaines migrations (éviter les transferts inappropriés dans des biotopes distants ; nettoyer et désinfecter le matériel et les bottes après chaque usage ; …);
- Inviter la Faculté de Médecine Vétérinaire de l’Université de Liège pour être un partenaire du plan d’action;
- Proposition de discuter d’un projet de doctorat sur la détection de Batrachochytrium salamandrivorans /Batrachochytrium dendrobatis via eDNA et voir comment L’université pourrait se joindre au plan d’action.
Seules des modifications mineures du plan ont été nécessaires.
Téléchargez le rapport sur la manière dont les commentaires du public ont été pris en considération.
Approbation du plan
Le projet de plan, tel qu’amendé suite à la consultation publique, a été soumis à l'approbation de la Conférence interministérielle de l’Environnement élargie à l’Agriculture et a été adopté le 21 mars 2017.
Téléchargez le Plan d’action national ‘Salamandres’ visant à lutter contre le pathogène Bsal (2017-2022).