En tant qu’intervenant, vous êtes votre principal instrument de travail. Prendre bien soin de vous vous prémunit contre le stress et les interventions difficiles sur le plan émotionnel. En identifiant vos faiblesses ainsi que vos forces, vous serez donc à même de les utiliser de manière rapide et efficace quand vous en avez besoin.
Le stress aigu est une réaction physique, automatique et normale à un évènement perturbateur. Votre cœur bat plus vite, l’adrénaline est libérée dans votre sang, la pression artérielle et la tension musculaire augmentent. Vous êtes plus fort, plus rapide et très vigilant. Votre corps vous prépare à réagir avec force et rapidité à une situation. En situation de crise ou en cas d’évènement fortement perturbateur, le stress aigu peut se révéler utile.
Lorsque le stress est présent sur le long terme ou qu’il augmente, cela peut entraîner des conséquences négatives. Par exemple, lorsqu’il faut prester plusieurs shifts fatigants d’affilée ou lorsque vous vous sentez stressé, à la maison ou au travail, de devoir encore prester un shift. Cela peut vous épuiser ou avoir d’autres conséquences négatives.
Un secouriste stressé ou fatigué a besoin de son énergie pour prendre soin de lui-même. Il ne lui reste donc plus guère d’énergie pour aider les autres. Afin d’être opérationnel en tant qu’intervenant, il importe de gérer son niveau de stress et de fatigue. Vous pouvez y parvenir en réfléchissant au préalable à la façon dont vous pouvez vous rendre compte que vous éprouvez du stress et à ce qui peut vous apaiser dans de tels moments. Chacun perçoit le stress de différente façon et a sa propre manière pour « déstresser ». Réfléchissez à ce qui vous aide à vous calmer dans des situations stressantes et chaotiques. Faire de courts exercices respiratoires, par exemple, aide certaines personnes à calmer leur respiration (et donc également leur rythme cardiaque).
Évènements traumatisants et interventions difficiles
Les patients et les personnes présentes peuvent être choqués en faisant appel aux premiers secours, tout comme peuvent l’être les intervenants en dispensant les premiers soins. C’est par exemple le cas lorsque vous êtes confronté à une situation pour laquelle votre aide est insuffisante, lorsque vous ne savez plus très bien comment traiter au mieux le patient ou bien lorsqu’une situation vous touche personnellement. Nous ne pouvons donc pas prédire à l’avance quand un évènement sera traumatisant pour vous.
Ceci dit, nous savons qu’un évènement est souvent traumatisant lorsqu'il :
- arrive de façon inattendue ;
- entraîne un sentiment d’insécurité ;
- entraîne un sentiment de perte de contrôle.
On pense souvent, à tort, que votre formation et votre expérience vous protègent de l’impact émotionnel que ces évènements peuvent avoir. Mais, en tant qu’intervenant, vous pouvez éprouver des difficultés à gérer des interventions. Souvent, c’est précisément l’accumulation d’un certain nombre d’interventions difficiles sur le plan émotionnel qui vous affecte le plus.
Une intervention est dite difficile sur le plan émotionnel lorsqu’en tant qu’intervenant, vous éprouvez des difficultés pendant ou après ladite intervention, soit parce qu’il existe des points communs avec votre vie privée, soit parce que vous êtes surmené dans votre boulot, à la fois sur le plan physique et émotionnel.
Parmi les exemples d’évènement traumatisant ou d’intervention difficile, on peut citer le fait d’être confronté au décès ou aux graves blessures d’un enfant, d’une connaissance ou d’un groupe d’individus (par ex. en cas de catastrophe ou d’attentat), l’exposition à l’agressivité, le fait que certaines choses vous fassent penser à votre vie privée (enfants du même âge que le(s) vôtre(s), perte de proches d’une manière semblable), la perte un collègue au cours d’une intervention, etc.
Réactions normales face à une situation anormale
Chacun réagit différemment face à un évènement traumatogène. Nous ne pouvons donc pas prédire à l’avance quand un évènement sera traumatisant pour vous ou quand une intervention vous bouleversera plus fortement sur le plan émotionnel.
Après une intervention difficile, il est tout à fait normal que votre corps et votre mental réagissent d’une certaine manière. Chez certains, les réactions sont brèves et à peine perceptibles, chez d’autres elles sont très marquées et s’inscrivent dans la durée…
Quelle que soit votre réaction, gardez bien à l’esprit qu’il s’agit d’une façon normale de réagir à un événement exceptionnel. Même si vous ne vous reconnaissez pas et que vous réagissez de façon très inhabituelle pour vous. Dans certains cas, les réactions physiques ne se font ressentir que suite à l’accumulation d’interventions difficiles. Et l’une de ces interventions est alors la goutte qui fait déborder le vase.
Vous trouverez une check-list des réactions psychiques et physiques pouvant résulter d’une intervention difficile sur le plan émotionnel.
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