Adoptée en 2020 par la Commission européenne, en pleine pandémie de la Covid-19, cette stratégie  défend la nécessité et l’urgence de renouer avec la nature et la biodiversité. Consolidant les objectifs de la précédente stratégie, cette version va plus loin en proposant des actions et des engagements ambitieux en vue de protéger et restaurer la biodiversité en Europe et dans le monde. 

Cette stratégie, au cœur du Pacte vert pour l’Europe, est complémentaire de la stratégie « De la ferme à la table » et a pour ambition de positionner l’Europe comme acteur moteur dans la lutte contre la crise mondiale de la biodiversité.
 
Elle développe 4 axes pour redonner une place essentielle à la biodiversité et démontre les intérêts économiques d’un écosystème préservé ou restauré tout en énonçant les risques potentiels de l’inaction. 

Ramener la biodiversité dans nos vies

La biodiversité est essentielle à nos sociétés  et c’est la raison pour laquelle la nouvelle stratégie se donne pour mission de la ramener dans nos vies. La pandémie du coronavirus nous rappelle à quel point notre humanité, notre culture et notre économie dépendent de sa vitalité. Cette situation inédite nous incite à renforcer la résilience de nos sociétés face à d’autres risques de pandémies et de menaces liées à la perte des écosystèmes, principalement du fait de nos activités humaines.

L’ambition fondamentale de cette stratégie est d’endiguer la perte de biodiversité à travers l’ensemble du territoire européen en la protégeant, la conservant et la restaurant.

Par ailleurs, l’UE entend relever le niveau d’ambition internationale et fixer un nouveau cadre mondial dont l’objectif viserait la restauration, la résilience et la protection de tous les écosystèmes.

Pour y arriver, elle s’attaque aux cinq principales causes de l’appauvrissement de la biodiversité, établit un cadre de gouvernance renforcé et garantit la mise en œuvre intégrale de la législation de l’Union.

Dans un contexte de relance économique et de redressement budgétaire, la stratégie insiste sur les effets multiplicateurs d’un investissement dans le capital naturel ainsi que sur son incidence positive sur le changement climatique.

4 axes

1. Créer un réseau cohérent de zones protégées

En 2020, le réseau des zones légalement protégées, y compris celles faisant l’objet d’une protection stricte, est insuffisant pour préserver la biodiversité. Pour assurer un environnement sain et résilient, au moins 30 % de la superficie terrestre (dont les forêts primaires et anciennes) et 30 % de la superficie marine de l'Union devraient être juridiquement protégées dont 10% sous protection renforcée.

2. Restaurer les écosystèmes terrestres et marins dégradés dans toute l’Europe

La restauration des écosystèmes exige des objectifs ambitieux car protéger la biodiversité dans son état actuel ne suffira pas à la ramener à une situation acceptable.

Les principaux engagements d’ici 2030 pour la restauration concernent notamment :

  • Le développement d’objectifs juridiquement contraignants en matière de restauration de la nature dans l’Union.
  • L’élargissement de l’agriculture biologique et l’augmentation de la biodiversité sur les terres agricoles.
  • Le rétablissement d’au moins 25.000 km de cours d'eau à courant libre dans l'UE.
  • L’ inversion du déclin des pollinisateurs.
  • La réduction de 50 % de l’utilisation des pesticides et de leur nocivité.
  • La plantation de 3 milliards d’arbres, en respect total avec les principes écologiques.
  • La suppression de l’utilisation des pesticides chimiques dans les zones sensibles telles que les espaces verts urbains de l’Union.​

3. Permettre un changement porteur de transformation

Cette stratégie devra bénéficier, en priorité, du soutien politique nécessaire et de ressources financières et humaines suffisantes. Au moins 20 milliards EUR par an devraient être débloqués en recourant à diverses sources, y compris les fonds de l’UE et des financements nationaux et privés.

Afin d’appuyer la mise en œuvre de ces objectifs ambitieux mais essentiels et étant donné le rôle positif de la biodiversité en matière d’atténuation et d’adaptation au climat, l’UE allouera une partie significative de ses dépenses relatives aux changements climatiques à la biodiversité et aux solutions fondées sur la nature.

4. Faire en sorte que l’UE devienne un chef de file mondial dans la gestion de la crise planétaire de la biodiversité

Les efforts déployés au niveau mondial dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique se sont révélés insuffisants. Pour cette raison, la Commission veut se positionner comme fer de lance en vue de faire adopter un nouveau cadre mondial en matière de biodiversité sous l'égide des Nations Unies. Son ambition : d’ici à 2050, restaurer, protéger et rendre résilients tous les écosystèmes dans le monde. Lors de la conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique en 2021, en Chine, l’objectif de l’Union sera d’intégrer cet objectif ambitieux dans le nouveau cadre mondial en discussion.

Dans toutes ses activités de coopération internationale, l’Union entend promouvoir les pratiques agricoles et halieutiques durables, ainsi que les mesures visant à protéger et à restaurer les forêts de la planète et à protéger de nouvelles zones marines dans l’Océan Austral. Elle devra également accorder une attention particulière à la gestion durable des ressources en eau, à la restauration des terres dégradées, au trafic illégal d’espèces sauvages (animales et végétales) et à la protection et la restauration des zones riches en biodiversité et offrant de nombreux services écosystémiques.