Grâce à l’expertise acquise durant la pandémie du COVID-19 et la prise de conscience de l’importance d’une bonne qualité de l’air intérieur pour la santé, une politique ambitieuse se met en place en Belgique, basée sur une loi générique et transversale : la loi du 6 novembre 2022 relative à l’amélioration de la qualité de l’air intérieur dans les lieux fermés accessibles au public (à télécharger ici).

 

LES PRINCIPES GENERAUX DE LA LOI QUALITÉ DE L’AIR INTÉRIEUR

LIEUX CONCERNES

La loi a pour objet d’améliorer la qualité de l’air intérieur dans tous les lieux fermés accessibles au public, c’est-à-dire tous les locaux fermés par des portes ou des parois, et équipés d’un plafond ou d’un plancher, qui ne sont pas limités à la sphère familiale ou purement la sphère professionnelle.

Autrement dit, votre habitation et les salles de réunion au bureau, par exemple, ne sont pas concernées par cette loi.

OBJECTIFS GENERAUX

La loi poursuit 4 objectifs généraux :

  1. Elle définit des niveaux de référence de bonne qualité de l’air, qui sont indicatifs et non obligatoires. La loi n’impose donc pas aux responsables des lieux de fournir un air intérieur de bonne qualité. Ces références permettent une évaluation de la qualité de l’air présente.

  2. Elle encourage les responsables des lieux à prendre en compte la situation existante en termes de qualité de l’air dans leurs locaux et à chercher à l’améliorer :

    • par la mesure de la qualité de l’air intérieur, grâce à un CO2-mètre, par exemple ;

    • par la réalisation d’une analyse de risques décrivant les lieux concernés et les activités qui s’y déroulent et dressant l’inventaire des sources de pollution possibles de l’air intérieur ainsi que des systèmes de traitement de l’air présents et utilisés (appareils de ventilation et de purification de l’air); et

    • par la réalisation d’un plan d’actions décrivant les actions envisagées dans le but de mettre en place une approche, par étapes éventuellement, pour tendre vers une qualité de l’air intérieur correspondant aux niveaux de référence.

  3. Elle assure la transparence vis-à-vis des personnes qui fréquentent un établissement quant au niveau de qualité de l’air intérieur qui peut y être garanti, grâce à la mise en place d’un système de certification et d’étiquetage. Ainsi, chaque lieu se verra attribuer un label, qui devra y être affiché. Ce label informera le grand public que la qualité de l’air intérieur est mesurée et contrôlée dans ce lieu, pour minimiser l’impact négatif qu’elle pourrait avoir sur la santé.

  4. Elle crée une plateforme sur la qualité de l’air intérieur afin d’élargir les connaissances scientifiques existantes, de conseiller les décideurs politiques et de sensibiliser le public, grâce à la collaboration entre les secteurs d’activités concernés, les autorités, les fabricants et installateurs d’appareils de ventilation et de purification de l’air, et le monde scientifique.

Vous pouvez retrouver l’ensemble des motivations de la loi dans l’exposé des motifs.

NIVEAUX DE REFERENCE

La loi établit deux niveaux de référence qui permettent d’évaluer la qualité de l’air intérieur. Il n’y a pas d’obligation de les atteindre, mais ils peuvent être utilisés comme objectifs par les responsables des lieux quand ils investissent dans des systèmes de ventilation et/ou purification de l’air :

Niveau de référence A :

  • la concentration en CO2 dans la pièce est inférieure à 900 ppm (ce qui signifie que le CO2 représente 0,09% du volume de l’air considéré), ou

  • le débit minimal de ventilation et de purification de l’air est de 40 m3 par heure et par personne, dont au moins 25 m3 par heure et par personne de ventilation avec de l’air extérieur.

Niveau de référence B :

  • la concentration en CO2 dans la pièce est inférieure à 1200 ppm (ce qui signifie que le CO2 représente 0,12% du volume de l’air considéré), ou

  • le débit minimal de ventilation avec de l’air extérieur est de 25 m3 par heure et par personne.

Plus les débits de ventilation sont élevés, plus le renouvellement de l’air est important, et donc plus les concentrations de virus et d'autres polluants dans la pièce seront faibles.
La mesure de la concentration en CO2 dans l’air est, quant à elle, un indicateur du taux de renouvellement de l’air dans la pièce.
Ces niveaux de référence correspondent aux normes en terme de qualité de l’air du Code du bien-être au travail (Codex). Certains lieux, soumis au Codex, sont donc obligés de respecter ces normes.
 

LES OBLIGATIONS IMPOSÉES PAR LA LOI QUALITÉ DE L’AIR INTÉRIEUR

La loi Qualité de l’air intérieur constitue un cadre qui ne crée pas d’obligations directes pour les secteurs concernés par son application. Elle doit être complétée par des arrêtés royaux, qui définissent les modalités pratiques relatives à ces obligations.

A ce jour, il n’y a aucune obligation pour les exploitants et les propriétaires des lieux.

Dans le futur, pour chaque lieu fermé accessible au public, il faudra 

  • utiliser un appareil de mesure de la qualité de l’air (un CO2-mètre); 
  • élaborer et mettre à disposition une analyse de risques et un plan d’actions; 
  • demander une certification du lieu; 
  • dès qu’elle aura été obtenue, afficher le label attribué par le SPF, et
  • continuer à exploiter le lieu dans des conditions techniques au moins équivalentes à celles existant lors de la certification.

Cette page est mise à jour au fur et à mesure de la publication de ces arrêtés.

Les recommandations formulées dans le cadre de la pandémie du COVID-19 au sujet de la ventilation restent conseillées par les autorités. Retrouvez-les ici.

 

LES AUTRES DISPOSITIONS LÉGALES PARALLÈLES À LA LOI QAI

  • Toutes les entreprises et organisations qui emploient du personnel doivent respecter le Code du bien-être au travail (ou Codex), qui détermine notamment des normes de qualité de l'air en termes de seuils de concentration en CO2 et de débits de ventilation.
    Plus d’informations : Code du bien-être au travail

  • Les produits mis sur le marché doivent répondre à des exigences de qualité sanitaire et environnementale qui peuvent être définies dans le cadre de la législation sur les normes de produit. C’est sur cette base que sont définies les exigences concernant les appareils de purification de l’air et les CO2-mètres.
    Plus d’informations : Loi normes de produits

 

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