Face au dérèglement climatique, à la dégradation de l’environnement et à l’accélération du déclin de la biodiversité, la Commission européenne aspire au développement d’une Europe plus verte, soucieuse des réalités écologiques, économiques et sociales actuelles. Présenté au Parlement européen à la fin de l’année 2019, le Pacte vert européen symbolise la volonté de la Commission et de sa présidente Ursula von der Leyen de faire des enjeux climatiques et environnementaux la priorité en veillant à ne laisser personne de côté. Une profonde réforme donc pour une société plus durable et plus juste.
 
Depuis la révolution industrielle, l’activité humaine a exercé des pressions de plus en plus fortes sur son environnement avec des répercussions sur l’ensemble de notre planète : l’atmosphère se réchauffe et le climat change, les espèces disparaissent, les forêts et les océans sont pollués et détruits. Ces dégradations climatiques et environnementales menacent notre santé, notre bien-être, notre résilience et d’une manière générale, l’ensemble du vivant. C’est la raison pour laquelle les questions de climat, d’environnement et biodiversité, de systèmes alimentaires et de santé doivent être traitées ensemble.
 
Le Pacte vert européen vise à répondre à ces enjeux majeurs, en rendant l’économie de l’UE plus durable, compétitive et efficace dans l’utilisation des ressources, en transformant les défis climatiques et environnementaux en opportunité. Pour y arriver, les différentes politiques européennes, des transports à l’énergie, en passant par l’agriculture ou la finance, doivent se verdir tout en stimulant l’innovation et la création d’emplois. Le Pacte vert propose ainsi une approche holistique en reflétant le caractère complexe et interdépendant de ces défis.

L’interconnexion entre les différents secteurs est donc essentielle pour réagir efficacement aux perturbations climatiques, au déclin de la biodiversité, à la pollution de l’eau, de l’air et du sol, aux pandémies actuelles et à venir, etc. Faire bénéficier tous les citoyens de cette nouvelle approche est fondamental.

Les domaines d’actions

Le Pacte vert est une stratégie intégrée et transversale. Elle couvre tous les secteurs de notre économie et vise également l’amélioration du bien-être et de la santé des citoyens et des générations futures.



La mise en œuvre de ces différents domaines d’action mobilise l’ensemble du SPF et nécessite le déploiement d’une approche transversale, conformément au principe One World One Health.

Renforcer l’ambition climatique de l’Union européenne pour 2030 et 2050

La volonté est de réduire les émissions d'au moins 55 % d'ici 2030 afin d’atteindre la neutralité en 2050.

  • Informations sur les actions climatiques : Climat.be

Fournir de l’énergie propre, abordable et sûre

Le système énergétique européen doit être décarboné pour atteindre les objectifs climatiques. La production et la consommation d’énergie représentent plus de 75 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE.

Mobiliser l’industrie pour une économie propre et circulaire

La Commission veut mettre en place une stratégie industrielle européenne visant à relever le double défi de la transformation verte et numérique. Parallèlement, elle entend mettre en œuvre un nouveau plan d’action en faveur de l’économie circulaire. Ce nouveau plan accorde une importance particulière à la conception des produits et entend renforcer le pouvoir des consommateurs afin de garantir plus de circularité (réparabilité, réutilisation des composants, recyclage, etc.). Le but est de maintenir les ressources nécessaires à la conception des produits le plus longtemps en circulation dans l’économie et réduire ainsi les impacts, notamment sur le climat et la biodiversité.      

Stimuler la construction et la rénovation de bâtiments économes en ressources et énergie des bâtiments

L’Europe veut encourager la construction et la rénovation économes en énergie et en ressources afin de rendre ces secteurs plus propres.

La Belgique porte une attention particulière à l'impact environnemental d'un produit de construction (ACV) tout au long de son cycle de vie. Les trois régions ont développé un outil de mesure permettant d’évaluer l'impact environnemental des bâtiments (TOTEM). Cet outil utilise notamment les informations environnementales sur les produits (EPD) du programme B-EPD du Service Public Fédéral Santé Publique.

Accélérer la transition vers une mobilité durable et intelligente

La commission veut déployer des moyens de transport privé et public plus propres, plus abordables et plus sains. Ce secteur représente 25 % de nos émissions.

« De la ferme à la table » : concevoir un système alimentaire juste, sain et respectueux de l’environnement

Cette stratégie s’articule autour du développement d’une politique alimentaire durable et de qualité, avec un impact limité sur l’environnement et la biodiversité, en encourageant notamment l’économie circulaire. Les futurs plans stratégiques de la Politique Agricole Commune devraient notamment intégrer une diminution significative de l’utilisation des pesticides chimiques ainsi que du recours aux engrais et aux antibiotiques.

« De la ferme à la table » veut également soutenir une consommation alimentaire durable et promouvoir une alimentation saine et abordable pour tous. Elle cherche à intégrer tous les citoyens et donne un rôle prioritaire aux actions d’éducation.


Préserver et rétablir les écosystèmes et la biodiversité   

Pour enrayer la perte de la biodiversité et restaurer nos écosystèmes, la Commission européenne a présenté une stratégie plus ambitieuse fixant des objectifs de protection de la biodiversité sur le territoire européen et présentant des engagements destinés à lutter contre la perte de biodiversité dans le monde.

Des produits chimiques durables et l’ambition d’atteindre le niveau « zéro pollution »

La nouvelle stratégie durable dans le domaine des produits chimiques favorise la mise en place d’un environnement exempt de substances toxiques. Parallèlement, elle envisage de faire de l’industrie chimique européenne un acteur compétitif au niveau mondial et d’attirer les investissements vers des produits et des méthodes de production sûrs et durables.

La Commission publiera également en 2021 un plan d’action visant, notamment, à réduire la pollution de l’air, de l’eau et du sol et à intégrer l'ambition « zéro pollution » à l’ensemble de ses politiques.

Un budget à la hauteur de ces ambitions

Le budget estimé pour atteindre ces multiples défis est considérable, environ 1 000 milliards d’euros pour les 10 prochaines années. L’Union européenne et la Banque européenne d’investissement devraient jouer un rôle important dans le financement de ce montant. Toutefois, vu l’ampleur du défi à relever en matière d’investissements, tant les secteurs publics que privés devront être mobilisés.

Afin d’assurer une transition juste et inclusive, la Commission européenne prévoit un soutien financier et une assistance technique pour accompagner les populations des régions qui seront les plus touchées par la transition vers une économie verte. Il s’agit du mécanisme pour une transition juste, qui contribuera à mobiliser au moins 150 milliards d’euros pour la période 2021-2027.

La Commission envisage également un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières pour certains secteurs afin de réduire le risque de fuite de carbone. L’objectif est d’éviter une concurrence déloyale des pays à l’extérieur de l’Union qui ne réaliseraient aucun effort climatique dans leurs productions.

Cette révolution verte est ambitieuse et nécessaire. Elle implique une transformation en profondeur des politiques, des modes de production et de consommation, l’implication et la responsabilisation de tous les acteurs ainsi que la prise en compte des questions sociales. Les énergies renouvelables et les innovations technologiques joueront un rôle important, mais ne seront sans doute pas suffisantes pour répondre aux défis d’aujourd’hui et à venir. La réussite de ce pari sans précédent repose également sur notre volonté de nous engager dans la transition, de modifier nos manières de faire et de penser, et de changer nos habitudes.
 
Les conséquences de la pandémie liée à la Covid-19 sur les activités sociales, économiques et environnementales nécessitent des adaptations budgétaires ambitieuses et efficaces pour assurer une reprise durable. La Commission européenne a donc présenté un plan de relance qui s’inscrit dans la philosophie du pacte vert. Elle propose un nouvel instrument pour la relance, Next Generation EU, qui souligne sa volonté de donner la priorité aux actions nécessaires pour stimuler la résilience de l'Europe.