Les nanomatériaux constituent une  matière complexe. Actuellement il n’y a pas de définition qui permette de les identifier d’une manière uniforme ou d’en dresser l’inventaire.

En octobre 2011, la Commission Européenne publiait la recommandation suivante concernant leur définition (2011/696/EU) : un nanomatériau est un matériau naturel, formé accidentellement ou manufacturé délibérément contenant des particules, soit dans un état non lié soit sous forme d'agrégat ou d'agglomérat, dont une proportion de minimum 50% des particules dans la distribution de taille en nombre présente une ou plusieurs dimensions externes se situant entre 1 et 100 nm (nanomètres). L’utilisation de la surface spécifique du matériau peut être un paramètre supplémentaire : un matériau dont la surface spécifique est supérieure à 60 m²/cm³ est considéré comme étant nanométrique.

La définition proposée par la Commission européenne ne recouvre pas nécessairement les mêmes nanomatériaux que les définitions à but scientifique ou visant la standardisation (comme par exemple la définition du standard ISO). Elle peut d’ailleurs faire l’objet d’adaptations dans les législations spécifiques dans lesquelles elle est utilisée.

Mais concrètement à quoi cela correspond-il ?

Les nanomatériaux comportent des particules de très petites dimensions, inférieures à 100 nm. Pour donner un ordre de grandeur si on comparait le diamètre d’une pièce d’un cent d’euro à un nanomètre, un mètre équivaudrait plus ou moins au diamètre de la terre. Une échelle immense qui rend compte de la très petite dimension des nanomatériaux. Leur très petite taille leur confère dès lors des caractéristiques très différentes des mêmes matériaux de plus grandes dimensions. Si on prend le cas de l’or, il a la couleur jaunâtre et est inerte sous forme macroscopique (particule visible à l’œil nu). Mais sous forme nanométrique il est un excellent catalyseur (activateur de réaction chimique) très réactif et possède une couleur rougeâtre.

Un autre aspect important de ces nanomatériaux est leur surface spécifique c’est-à-dire la surface du matériau rapportée à leur masse ou volume. Par exemple les zéolithes sont des matériaux nanométriques qui possède énormément de porosités, ils sont particulièrement utilisés dans les poudres à lessiver grâce à leur pouvoir de capture des ions calcium qui diminue le pouvoir nettoyant de la lessive. Cette porosité nanométrique est si importante qu’une très faible quantité est nécessaire pour capturer un très grand nombre d’ions calcium, en moyenne 1 gramme de ce matériau possède une surface de l’ordre de 850 m² soit plus de 4 terrain de tennis !

Existe-t-il une liste/un recensement officiel des nanomatériaux ?

Une minorité des nanomatériaux est soumis à enregistrement via le règlement REACH (substances chimiques). Certaines informations sont consultables sur le site de l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques

Dans son format actuel (printemps 2016), le règlement REACH n’est pas adapté pour l’enregistrement des nanomatériaux et les enregistrements effectués contiennent peu d’informations relatives aux caractéristiques spécifiques des nanomatériaux.

Au niveau européen il n’y a aucun enregistrement portant spécifiquement sur les nanomatériaux. Seuls quelques états ont, à titre individuel, adapté leur législation ou ont prévu de le faire, afin de permettre l’enregistrement des nanomateriaux.

Début 2013, les premières déclarations obligatoires concernant le marché français ont été introduites. Une partie des informations ainsi recueillies sont disponibles publiquement et peuvent être utilisées partiellement afin de comprendre les caractéristiques de ce qui se trouve sur le marché belge.

En 2012, , l’agence de protection environnemental danoise a lancée un certain nombre d’initiatives concernant un meilleur contrôle des nanomatériaux.

Début 2016, la Belgique a également lancée son propre registre des substances manufacturées à l’état nanoparticulaire afin de suivre l’évolution du marché Belge et de pouvoir rapidement recourir à quelconque actions qui se révèleraient nécessaires.

Aussi en 2016, la Suède a lancée les premières étapes légales pour rendre l’enregistrement des nanomatériaux obligatoires.

Il existe d’autres bases de données non officielles ainsi que diverses études (voyez la rubrique « Liens »).

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